Le bilan 2004 mi-figue, mi-raisin de l’agriculture française
L’agriculture française et européenne n’est pas “dans le rouge”, voilà ce que pourrait conclure une étude de l’Insee sur le bilan agricole 2004 en France et en Europe. La production agricole a augmenté de 11,2 % en volume par rapport à 2003. La hausse des productions végétales (20,5 %), due en grande partie aux conditions climatiques favorables de 2004, est la principale composante de ce résultat. Sur le podium des productions végétales, les céréales se placent en première position (+ 28,1 %), suivi du vin (+ 28 %) et enfin des fourrages (+ 23 %). L’augmentation de la récolte en fruits (8,3 %) et en légumes (1,8 %) est plus mesurée, et la hausse du volume de pommes de terre est exceptionnelle, soit 15,7 %.
Cependant, l’abondance des récoltes, l’augmentation de l’offre et la forte concurrence au niveau européen ont provoqué une baisse des prix parfois très forte et ainsi neutralisé le gain espéré. Les produits les plus touchés ont été les céréales (- 17,2 % par rapport aux prix de 2003) et les pommes de terre (- 25,7 %). En comparaison à ces chutes de prix, la baisse des cours des fruits et légumes s’est avérée plus mesurée. L’ensemble des produits fruits, légumes et pommes de terre représente une valeur de 6,5 milliards d’euros, avec une baisse de 7,2 % par rapport à 2003.
En mai 2004, dix nouveaux Etats entrent dans l’Europe dont la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. Ces pays à l’agriculture forte s’imposent dès leur entrée : ils apportent une augmentation de 10 % de la valeur totale de la production agricole européenne dont 9 % en production végétale. La Pologne, qui occupe déjà le troisième rang de l’UE à 25 pour son cheptel porcin, se place au premierr rang de la production de pommes de terre devant l’Allemagne. De façon plus générale, la récolte de pommes de terre a été abondante dans toute l’Europe, soit une augmentation de 11,4 % tout comme celle des fruits (+ 7,1%).
Face à ces chiffres, à la concurrence des nouveaux états membres et à leur fort potentiel agricole, on comprend le résultat finalement mitigé de l’agriculture française en 2004.