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Le kiwi, résolument tourné vers l’avenir malgré le contexte

Alors que le Bureau national interprofessionnel du kiwi (BIK) a remanié par élection son bureau le 7 octobre, il fait le point sur les gros dossiers sur lesquels il travaille. Francisation et valorisation, Vergers Ecoresponsables, R&D dans les vergers et campagne de promotion sont au programme. La campagne 2022 est sur le point de débuter, la récolte sera limitée.

Alors que la campagne 2022 de kiwis Hayward origine France est sur le démarrage, le Bureau national Interprofessionnel du Kiwi BIK a élu son nouveau bureau le 7 octobre dernier à l’occasion d’un conseil d’administration électif. Marie-José Sanz a été réélue co-présidente du BIK et Christophe Gautheron a été élu co-président en remplacement de Julien Pedelucq. Le bureau ainsi est constitué de :

  • Marie-José Sanz et Christophe Gautheron, co-présidents ;
  • Romain Menotti et Julien Pedelucq, vice-présidents ;
  • Marilyn Cazemajor, secrétaire générale ;
  • Hervé Matabos, trésorier.

« Fidèles à nos fondamentaux, nous poursuivons les actions engagées depuis 4 ans et dont on commence à récolter les fruits, précise Marie-José Sanz, réélue co-présidente. Ce sont des actions qui bénéficient à tous les producteurs, membres (ou futurs membres) du BIK. Mais beaucoup reste à faire et nous œuvrons en ce sens ! »

 

Qui est Christophe Gautheron, nouveau co-président du BIK ? Julien Pedelucq était co-président du BIK depuis 2012 –très investi au BIK dans les thématiques sur le PSA, les variétés jaunes, la francisation-, et avait fait savoir lors de l’assemblée générale du BIK « qu’il souhaitait quitter son poste ». Il reste néanmoins au bureau du BIK en qualité de vice-président. Il est remplacé à la co-présidence par Christophe Gautheron. Christophe Gautheron est directeur de la coopérative Kiwi Sud-Ouest (coopérative 100 % kiwi, très engagée sur le bio). Il a déclaré à l’occasion de son élection : « Pour moi, le BIK est indispensable : recherche-expérimentation, promotion, défense, outils de veilles techniques, sanitaires, de marchés... Les travaux sont nombreux. C’est une instance qui fonctionne très bien avec la particularité que ses administrateurs sont des confrères techniques et des concurrents commerciaux, qui pourtant font fonctionner l’association dans l’intérêt collectif. Je trouve ça remarquable. »

 

 

 

De la défense de l’origine France à la lutte contre la punaise diabolique : le BIK sur tous les fronts

Ainsi, le BIK poursuit ses travaux pour mettre en place ou préserver un cadre et des outils favorisant une juste valorisation du kiwi, seule garante de la pérennité du verger, souligne le Bureau dans son communiqué du 21 octobre.

Cette valorisation et le développement du verger résultent et résulteront, explique la co-présidente, de la recherche du prix justement payé aux producteurs et de l’amélioration de la productivité. Le premier axe repose notamment sur la promotion du kiwi et la sensibilisation à l’origine France, le second sur la recherche-expérimentation et les travaux techniques. 

 

  • Francisation

Le BIK a fortement œuvré dans la lutte contre la francisation du kiwi, notamment par son ancien co-président Julien Pedelucq. Le BIK a soulevé le problème auprès de la DGCCRF et s’est porté partie civile. « Ces travaux ont eu une incidence forte sur le marché français, permettant la revalorisation du prix payé aux producteurs », affirme ainsi le BIK.

Marie-José Sanz précise : « Effectivement, depuis 4 ans, on observe une amélioration du prix producteur liée en partie à la lutte contre la francisation. Mais c’est un combat qui n’est jamais fini, il ne faut jamais baisser la garde. En parallèle, le Covid a mis le focus sur l’origine France et sur les aspects nutrition et santé. »

Côté recherche et expérimentation, des travaux de caractérisation de l’origine France sont en cours avec d’autres filières, dont celles de la pomme… Ils sont basés sur la recherche d’isotopes spécifiques à certains terroirs.

 

  • Vergers Ecoresponsables

Dans la continuité de ce travail de valorisation, le BIK s’engage en 2022 dans le label Vergers Ecoresponsables. « Le travail sur la charte est en cours ». Quelles seront les grandes lignes de ce cahier des charges, outre l’origine France ? Quelle part de producteurs pourrait basculer ? Quelle valorisation pour le kiwi sous cette valorisation ? « Il est trop tôt pour en parler mais nous devrions être en capacité de proposer du kiwi Vergers Ecoresponsables pour la récolte 2023 », précise le BIK à FLD.

 

  • Promotion et communication : une semaine so “Kiwik”

Pour la saison 2022/2023, la promotion du kiwi par le BIK sera orientée sur les outils digitaux. Objectif : continuer à faire connaître aux consommateurs l’origine France et la saisonnalité du kiwi français, « sous une tonalité joyeuse et colorée ». La plage de communication sera agrandie : la campagne de communication sur les réseaux sociaux sera réitérée mais cette année, elle s’étalera sur 13 semaines, contre seulement 6 semaines la saison passée.

Inédit cette campagne 2022-2023 : la Kiwik, événement majeur, sera mis en place. Il s’agit d’une semaine en début d’année pour célébrer le kiwi et les producteurs français. « Du 16 au 22 janvier 2023, cette semaine sera dédiée à la bonne humeur et à l’énergie qu’apporte le kiwi. Publications drôles, didactiques, participatives, jeux-concours et recettes seront au rendez-vous pour mettre à l’honneur ce fruit et engager la communauté de nos réseaux sociaux dans cette célébration du kiwi d’ici », nous précise le BIK.

 

  • Recherche et développement

Parmi les principaux travaux de recherche en cours, notons une thèse sur les dépérissements du kiwi, des essais de biologie et de lutte contre la punaise diabolique -qui monte en puissance depuis 2018-, et des essais sur la caractérisation de l’origine France (lire au-dessus).

Afin de faciliter la culture du kiwi et le travail des producteurs, et dans un contexte de croissance des ravageurs, le BIK travaille sur les usages phytosanitaires (essais, homologations, dérogations 120 jours), et les méthodes alternatives (répulsifs, parasitoïdes…) ou culturales (choix de l’enherbement, travail du sol…). Deux réunions de restitution se sont tenues en 2022.

 

  • Une nouvelle organisation pour le BIK

Le BIK est devenu AOP lors de son assemblée générale extraordinaire du 7 juillet 2022. Il précise dans son communiqué du 21 octobre : « Le BIK continuera sous ce format à regrouper de manière volontaire les organisations de producteurs, producteurs indépendants, coopératives et expéditeurs du kiwi français, comme il le fait depuis la fin des années 1970. Il poursuivra ses travaux de promotion, de défense, de connaissance de l’offre et de recherche-expérimentation pour le kiwi français. L’objectif pour le BIK est d’obtenir la reconnaissance en AOPn Kiwi. » Le dossier de constitution en AOPn est donc en cours.

L’AOPn est la reconnaissance officielle pour une AOP qui réunit plus de 55 % de la valeur de production commercialisée minimale de la production française.

 

Météo et flambée des coûts de production : des inquiétudes pour la campagne 2022-2023

La récolte 2022 du kiwi français sera une « petite récolte », autour de 45 000 t, soit des niveaux sensiblement identiques à la récolte précédente, avait prévenu le BIK le 10 octobre*. Les taux de sucre et de matière sèche « augurent une bonne qualité ». En revanche, les calibres devraient être plus petits qu’habituellement, en raison de la sécheresse de cet été.

 

 

Le changement climatique rend encore plus compliqué le métier de producteur, avec cette année encore une saison marquée par le gel et la sécheresse. Tout cela dans un climat d’inquiétude très forte sur les coûts de production et de conditionnement, majoritairement liés au prix de l’énergie. « Les consommations électriques étant constantes sur 24h, l’accroissement du coût de l’électricité impactera directement les charges des stations de conditionnement », alertait le BIK le 10 octobre.

A ceci s’ajoutent le coût des engrais (jusqu’à +86 % en un an car lié au coût de l’énergie), celui de la main d’œuvre, et surtout celui des emballages (prix et disponibilité, liés à la loi Agec et aux prix de l’énergie). « Ces éléments sont difficiles à intégrer pour les entreprises de production et de conditionnement du kiwi français, qui font face à des coûts accrus, mais également à des contraintes réglementaires de plus en plus fortes », alarme le BIK. La loi Agec est un exemple frappant de ces contraintes de plus en plus fortes, avec des coûts importants pour les entreprises, que ce soit pour le stick ou l’emballage des colis de moins de 1,5 kg.

Néanmoins, « il faut se projeter, affirme Marie-José Sanz. Nous avons un produit jeune et moderne, adapté à nos terroirs et véritable champion tant gustatif que nutritionnel, auquel nous sommes très attachés. Nous sommes une petite organisation riche d’une longue histoire [statuts en 1984 ; avant cela fonctionnement “informel” depuis la fin des années 70] et nourrissant une vision à long terme orientée vers des actions favorisant la pérennité et le renouvellement du verger français. »

*Selon l’accord interprofessionnel Kiwi-Maturité la récolte des kiwis français peut débuter à partir du 10 octobre. Les producteurs déclenchent leur récolte au moment qu’ils jugent propices. A partir de cette date, la récolte sera enclenchée au moment jugé propice par chacun des producteurs. Les kiwis français pourront être commercialisés à partir du 6 novembre 2022, après avoir été affinés pendant une période minimale de 6 semaines en chambre froide.

 

Le kiwi, 8e fruit le plus consommé. Le kiwi français, au total, c’est 3 954 ha de vergers et 1 500 producteurs. Les trois quarts sont produits dans le Sud-Ouest de la France. Le kiwi est le 8e fruit préféré des Français, avec une consommation de 4,5 kg par ménage et par an. C’est une consommation à peu près stable sur les dernières années, comme le confirment les données Kantar (4,8 kg/an/ménage en 2016 ; 4,4 kg/an/ménage en 2018 ; 4,6 kg/ménage/an pour la moyenne sur 4 ans). Quelles raisons à cette évolution ? Des études du CTIFL en 2020 ont noté une recrudescence de l’intérêt pour les fruits et légumes frais et pour le “consommer local”, mais le BIK ne dispose pas d’informations plus récentes et notamment post crise Covid, qui pourraient déterminer précisément les raisons de l’évolution de la consommation. Parmi les pistes, des freins : le prix du kiwi français ; mais beaucoup de moteurs : le côté santé/bienfaits du kiwi sa qualité gustative et son côté terroir.

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