Pommes de terre primeurs
Le bassin méditerranéen a été fortement touché par les aléas climatiques
Gels et fortes pluies ont causé un peu de chaos dans la production de pommes de terre en Méditerranée. Et retardé le début de campagne à l’exportation.
Un hiver particulièrement tourmenté a particulièrement impacté la production de pommes de terre primeurs chez les principaux producteurs du bassin méditerranéen. La situation entraîne donc des retards dans les exportations vers les autres marchés européens et moins de volumes disponibles que les saisons précédentes. Ainsi, la production en Israël est estimée en baisse d’environ 30 %, les producteurs échaudés par plusieurs campagnes médiocres n’ayant pas reconduit les surfaces cette saison. Similairement, le rendement à Chypre (qui exporte essentiellement sur le Royaume-Uni) est en baisse de 30 % à cause des inondations et des gels. L’île doit aussi faire face à des contrôles de qualité très stricts à l’export alors que la Grèce augmente sa demande. Les deux grosses régions de production en Espagne, Murcie et Andalousie, ont beaucoup souffert de la météo. Les pluies dans le Sud du pays fin avril ont retardé le début de récolte et les rendements sont particulièrement en baisse, certaines parcelles ne dépassant pas les 15 à 17 t par hectare. Tout comme en Andalousie, la région de Murcie a vu les plantations en primeurs fortement reculer : de 4 000 ha en 2009 à environ 2 000 ha cette saison, principalement en Liseta et en Spunta. Les autres variétés, Fresia et Marabel, ne seront disponibles que fin mai. D’une manière générale, on estime que les plantations en Espagne refluent de 50 % comparées à 2009. Le recul des exportations égyptiennes et israéliennes sur l’Allemagne devrait laisser un peu de place au produit espagnol. Sur le marché local, la distribution s’appuie sur la production française. Même si celle-ci est plus chère, les détaillants espagnols entendent maintenir leur choix jusqu’à la fin du mois. Les exportations du Portugal doivent débuter cette semaine, mais sur des tonnages limités, le pic ne devant pas intervenir avant la seconde semaine de juin. Si le temps actuel est favorable à la récolte, le bilan météorologique fait que la production globale devrait être inférieure d’un tiers par rapport à 2009.