Interview de Christel Teyssèdre
« L'avenir du CTIFL ne peut pas se décider de manière rapide »
La présidente de l'UNFD (Union nationale des primeurs) s'indigne de la décision du gouvernement au sujet du CTIFL et de la fin des enveloppes de FranceAgriMer en faveur de la promotion.
FLD HEBDO : Quelle est la position des primeurs sur l'avenir du CTIFL ?
CHRISTEL TEYSSÈDRE : Mon message est de dire que le CTIFL est un outil très important pour notre filière qu'il ne faut pas négliger et dont tous les acteurs ont besoin. Je ne comprends pas la position du gouvernement qui agit de manière irresponsable. Pour montrer notre désaccord, nous avons fait déposer un amendement au budget du gouvernement lorsqu'il était étudié à l'Assemblée nationale. Nous demandions à l'Etat de revoir sa copie. Seulement le gouvernement souhaitait que son budget ne soit pas amendé, aussi nous avons déposé d'autres amendements alors que le texte était étudié au Sénat. Cette fois, nous demandions un délai d'une année, c'est-à-dire que la TFA reste en place durant l'année 2015 afin que nous puissions construire correctement le nouveau financement du CTIFL.
FLD HEBDO : Pourquoi de telles demandes ?
C. T. : Nous pensons que l'avenir du CTIFL ne peut pas faire l'objet d'une solution rapide. Nous avons constitué un groupe de travail chargé de réfléchir aux solutions à mettre en œuvre pour pérenniser les moyens du CTIFL collectés et utilisés. Je fais également partie des familles de la profession qui ont demandé qu'un audit soit conduit afin de connaître avec précision les assiettes de la TFA du CTIFL et de la CVO d'Interfel. C'est un audit que nous avons demandé au président et au directeur du CTIFL : Henri Pluvinage et Alain Vernède. Pour ce faire, nous avons étudié le cahier des charges. C'est un audit des deux structures car la TFA est un impôt collecté par l'Etat. TFA et CVO sont donc deux financements complètement différents.
FLD HEBDO : Qu'attendez-vous maintenant ?
C. T. : A cette annonce du gouvernement sur la suppression de la TFA pour le financement du CTIFL, s'est grevée celle de l'Etat de supprimer l'enveloppe FranceAgri-Mer de soutien aux actions de communication d'Interfel. Cette double annonce devient lourde pour la filière. Nous avons donc tout à prendre en compte. D'autant plus que la conjoncture économique est difficile pour les entreprises, que ce soit celles de l'amont comme celles de l'aval de la filière. Nous attendons le retour de l'audit pour le premier trimestre de l'année 2015.
FLD HEBDO : La décision du gouvernement sur la suppression de la TFA doit prendre effet au 1er janvier 2015, c'est bien cela ?
C. T. : Oui. Les présidents d'Interfel et du CTIFL ont demandé la prolongation de l'application de la TFA pour six mois, c'est-à-dire jusqu'au 30 juin 2015. Mais, pour l'heure, aucune réponse précise n'est venue du gouvernement. Cela devrait se décanter cette semaine (semaine 49).
FLD HEBDO : Et pendant ce temps ?
C. T. : Le temps passe. Nous sommes sacrifiés et abandonnés. D'autant plus qu'à partir du 1er janvier, arrive la première partie du compte pénibilité au travail. La deuxième partie étant prévue pour le 1er janvier 2016. C'est une charge en plus. Tout s'accumule...