Industrie
L'avenir de la fécule française se joue maintenant
Les professionnels demandent au ministère de prendre en compte l'avenir du secteur fécule à l'occasion de ses ultimes arbitrages consécutifs à la nouvelle Pac 2014-2020.
La filière française de pommes de terre de fécule met la pression avant les ultimes arbitrages que le ministre de l'Agriculture doit décider à la suite de la réforme de la Pac adoptée en juin dernier. « Pour accompagner la montée en puissance des nouveaux marchés de la fécule, dont les effets sont pleinement attendus pour 2020, la filière a demandé à l'Etat français un soutien couplé à la production de pommes de terre féculière dans le cadre des dispositions de la nouvelle Pac », rappelle le GIPT dans son communiqué du 4 octobre dernier. Pascal Foy, président du GIPT, avait déjà prévenu en décembre 2012 : « La filière pomme de terre française dans son intégralité n'est pas à l'abri de dommages collatéraux et d'effets dominos dont on ne peut aujourd'hui soupçonner l'ampleur des répercussions. » Avec la nouvelle Pac, en effet, plus rien ne distingue en Europe une pomme de terre de fécule et une pomme de terre de consommation.
Des industriels européens de la fécule utilisent déjà des tubercules de consommation pour approvisionner leurs industries.
Des industriels européens de la fécule utilisant déjà des tubercules de consommation pour approvisionner leurs industries. Roquette et Tereos-Syral, les deux industriels français, craignent un désintérêt brutal des producteurs pour cette production, dans le cas où elle ne serait plus soutenue par les Pouvoirs publics. Entre 2006 et 2013, la diminution des surfaces françaises a déjà été de 25 % et les deux industriels – dont les usines sont implantées à Vecquemont (Somme) et Haussimont (Marne) – mettent en avant les risques d'une baisse de leurs approvisionnements et, à terme, la disparition de la filière fécule. Pourtant, le secteur, qui représente 2 700 emplois directs et indirects, investit beaucoup dans la recherche de débouchés qui ne produiront totalement leurs effets qu'en 2020. D'ici là, producteurs comme transformateurs demandent « l'attribution d'un soutien couplé ». « Ce soutien représente une enveloppe de l'ordre de 7 M€, soit moins de 0,1 % du budget attribué à la France pour les aides directes issues du premier pilier de la Pac », fait-on remarquer au GIPT. Une telle décision permettrait d'accompagner cette filière pendant six ans tout en contribuant à la stabilisation du marché de la pomme de terre dans son ensemble.