Aller au contenu principal

Laurent Largant, Afaïa : « Tous les agriculteurs européens auront accès aux mêmes MFSC »

Tois questions à Laurent Largant, délégué général d'Afaïa, syndicat des fabricants et metteurs en marché de supports de culture, fertilisants organiques, paillages et biostimulants.

© Afaïa

Une nouvelle réglementation européenne sur les matières fertilisantes et supports de culture (MFSC) a été votée au Parlement européen fin mars. Que va-t-elle changer ?

Cette nouvelle réglementation européenne remplacera le règlement harmonisé de 2003 lorsqu’elle entrera en application, en 2022. Elle est beaucoup plus large que celui-ci, car elle concerne toutes les MFSC au sens où on l’entend en France : engrais (minéraux, organo-minéraux et organiques), amendements minéraux basiques, amendements organiques, supports de culture, inhibiteurs, biostimulants ainsi que les mélanges de produits de ces six catégories sont concernés. La réglementation permettra d’harmoniser la mise sur le marché de toutes les MFSC au niveau européen, grâce à un marquage CE.

Aujourd’hui, seules certaines familles (engrais minéraux et certains amendements basiques) bénéficient de l’harmonisation avec la réglementation CE 2003/2003. Actuellement, pour pouvoir commercialiser dans toute l’Europe un fertilisant organique sous norme française, ou un biostimulant disposant d’une Autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, il faudrait déposer 27 dossiers de reconnaissance mutuelle, un pour chaque pays. Lorsque la nouvelle réglementation sera appliquée, à partir de 2022, ces produits pourront prétendre au marquage CE et être mis en marché dans toute l’Union européenne. Tous les agriculteurs européens auront ainsi accès aux mêmes produits.

Comment seront contrôlées les MFSC avant de pouvoir être mises sur le marché en Europe ?

Le règlement 2003/2003 ne comporte aucun critère d’innocuité. La nouvelle réglementation prévoit de contrôler l’innocuité des produits en vérifiant qu’ils ne dépassent pas des seuils définis pour les métaux lourds, la microbiologie… La qualité sera également contrôlée, que ce soit bien sûr les quantités d’éléments nutritifs, mais aussi la revendication des effets du produit. Chaque critère d’innocuité et de qualité devra être mesuré par une et une seule norme européenne harmonisée. Dans les trois ans qui viennent, nous aurons un gros travail pour compléter la collection de ces normes afin de caractériser les différents critères. Il y aura également besoin de créer des organismes de certification, car la plupart des produits devront être certifiés pour accéder au marquage CE. Ce système de certification est différent de nos AMM, mais il apportera la même confiance aux produits.

Dans le cas précis des biostimulants, que va apporter la nouvelle réglementation ?

Pour les biostimulants, en plus de leur reconnaissance parmi les autres familles de fertilisants, la réglementation apporte au niveau européen une définition commune : ce sont des fertilisants qui stimulent le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs caractéristiques des végétaux (l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs, la tolérance au stress abiotique et la qualité du végétal cultivé). De plus, les revendications affichées par les biostimulants seront contrôlées et validées par des organismes certificateurs tiers, ce qui leur apportera la crédibilité. En revanche, la nouvelle réglementation ne cite que quatre types de biostimulants microbiens. D’autres sont absents, comme ceux à base de Bacillus ou de Trichoderma. Des procédures sont prévues afin d’étendre progressivement le règlement à d’autres genres et espèces.

Rédaction Réussir

Les plus lus

<em class="placeholder">Maxime Gemain, agriculteur dans les Landes, Adeline Savouré, productrice dans l&#039;Aube et Romain Crignon, céréalier dans l&#039;Oise.</em>
Petits fruits rouges : ils se lancent dans la production avec une entreprise de commercialisation

Accompagnement technique, choix de variétés adaptés au marché, délégation de la commercialisation. Autant d’avantages qui…

<em class="placeholder">Une entrepôt de la société Azura près d&#039;Agadir au Maroc.</em>
Accord UE/Maroc : la tomate cerise française sous pression concurrentielle

La Commission européenne et le Maroc se sont entendus, le 2 octobre 2025, pour étendre au Sahara occidental les…

<em class="placeholder">thermitube dans une culture de courgette sous serre tunnel</em>
Dans le Rhône : « Avec les Thermitube, j’ai gagné en précocité en réduisant le risque de gel »
Installé dans les monts du Lyonnais à 400 mètres d’altitude, Anthony Thollet a équipé 1 680 m2 de…
Easycol, l’innovation de Chabas pour mécaniser la pose de glu dans les vergers

Le constructeur vauclusien a présenté sur le Tech & Bio 2025 une machine pour appliquer la glu au pied des arbres…

Congrès de la fédération des producteurs de légumes de France
Congrès Légumes de France : recrutement et empreinte carbone au menu de la 68e édition

Programmé les 4 et 5 décembre 2025, à Arras (Hauts-de-France), le 68e congrès de la fédération des producteurs de…

Agroéquipement : Ferotin décline sa bineuse inter-plants pour toutes les cultures en rang

Le concept breveté des établissements Ferotin permet de gérer l’herbe du rang aussi bien en viticulture qu’en arboriculture,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes