Bilan de campagne
L’asperge plie, mais ne rompt pas
La campagne asperge, qui vient de s’achever, n’a pas été de tout repos pour les producteurs. Pourtant, malgré de nombreuses turbulences, le bilan est finalement positif.
Le temps est venu de faire un bilan de la campagne asperge qui, cette année, s’est déroulée dans des conditions de turbulences inédites. La météo est venue chahuter la production avec une succession d’événements atypiques. Tout d’abord, une vague sibérienne en mars a stoppé net la demande et la production. La reprise avec des cours élevés qui s’est annoncée autour de Pâques n’a pas duré, avec l’arrivée soudaine de conditions météo estivales, et l’entrée fracassante sur le marché des productions du Val-de-Loire, d’Alsace, de Hollande et d’Allemagne avec 15 jours d’avance. Ce télescopage a provoqué un effondrement des prix durable, la crise s’étant étirée sur 3 semaines. Enfin, la situation du ciel étant à nouveau conforme à la saison, la campagne a pu s’achever avec une activité et des cours normaux. Des opérations médiatiques, et notamment la 2e édition de la Semaine de l’Asperge, qui s’est déroulée du 30 avril au 6 mai, a permis de booster la consommation grâce à des mises en avant et des animations dans les points de vente.
Au final, la profession fait état d’un bilan plutôt positif, malgré le traumatisme provoqué par cette crise d’une durée exceptionnelle. Certains producteurs, usés par les événements, n’ont pas pu profiter de l’embellie finale de la campagne, tandis que d’autres en ont tiré profit. Le résultat moyen est toutefois correct et certains annoncent même un chiffre d’affaires atteignant les 19 000 E/ha.
Cet épisode a permis à l’asperge du Languedoc, relancée depuis peu, de confirmer ses réels atouts qualitatifs et les avantages de se différencier, surtout en cas de crise. Le pôle Asperge Camargue Languedoc, créé en 2006 et réuni autour de Cofruid’Oc Méditerranée a pu tirer deux enseignements de cette campagne. Tout d’abord la nécessité de continuer à soutenir ses efforts pour reconquérir les consommateurs en pérennisant les relations avec les distributeurs, mais également l’importance à accorder aux soins des aspergeraies : irrigation, fumure… Ce travail, conjugué avec le fléchissement très sensible des productions espagnoles et grecques, laisse augurer de beaux jours à l’asperge française.