États généraux de l’alimentation
L’approche “filière fruits et légumes” absente des ateliers
Le début des ateliers du premier chantier des EGalim a reposé la question de la représentation de l’interprofession dans ce rendez-vous.
Le début des ateliers du premier chantier des EGalim a reposé la question de la représentation de l’interprofession dans ce rendez-vous.

Les États généraux de l’alimentation sont entrés dans le vif du sujet avec la tenue du premier chantier consacré à la création et à la répartition de la valeur, le 29 août. L’occasion pour la FNSEA de marquer le coup en s’installant devant les portes du ministère de l’Agriculture en proposant aux participants des pommes du Berry et d’autres produits alimentaires français. Christiane Lambert, sa présidente, en a profité pour préciser les attentes du syndicat (LME, phytos…). Et sur le cas particulier des fruits et légumes, elle a prôné les valeurs du contrat : « La contractualisation est une clé contre la volatilité des prix ».
La nomination des présidents de ces ateliers avait suscité l’agacement d’Interfel (cf. FLD Hebdo du 10 août). La tension n’a pas baissé, tant s’en faut, avec la proposition des pouvoirs publics de donner des sièges dans les ateliers au Comité de liaison des interprofessions agricoles et agroalimentaires (Cliaa). Le comité, jugé peu représentatif, est une instance informelle regroupant les directeurs d’interprofession. Le Cliaa a décliné la proposition. Les familles d’Interfel sont néanmoins présentes au sein des ateliers : Légumes de France, FNPFruits, Gefel, Felcoop… mais à travers leur syndicat de tutelle (FNSEA, Coop de France, etc.). Et, de fait, si Bruno Dupont siège dans un des ateliers, c’est au titre de l’Acofal (Association de coordination du frais alimentaire) qui regroupe le CNIPT, Interfel et Interbev. L’approche purement “filière fruits et légumes” n’est pas là.
L’insatisfaction ne s’est pas cantonnée aux interprofessions. « Dans la mise en oeuvre pratique (des EGalim), il est crucial que les vieilles habitudes ne reprennent pas le dessus. Or, aujourd’hui, il est légitime de se poser la question quand on voit que les présidences des ateliers ont été confiées à des fonctionnaires, à des grands juristes, à des hommes politiques, ou encore à des représentants de grands groupes privés ou coopératifs », regrette Dominique Amirault, président de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef).