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Tomates
L'AOPn Tomate part à la reconquête du consommateur

Dans un livre blanc très détaillé dévoilé le 10 septembre, l'association des producteurs de tomate synthétise sa stratégie pour les années à venir.

Le 10 septembre, au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire) où est hébergé le Conservatoire national des variétés de tomate, s'est tenu la présentation du livre blanc élaboré par l'AOPn Tomate en collaboration avec Sopexa. Il résulte de six mois de réflexion menée par une cinquantaine personnes d'horizons aussi différents que l'agronomie, la recherche, la sociologie, la médecine, la cuisine ou encore la distribution, réunies au sein de quatre ateliers.

En préambule de cette restitution, le président de l'association Laurent Bergé a tenu à souligner l'origine de cette action : « La tomate, pourtant premier légume consommé en France et plébiscité par 93 % des Français, subit les incompréhensions et les critiques négatives du consommateur devenu très sensible au mode de production. Or si le dynamisme de notre filière a été porté par l'innovation technique, nous devons aujourd'hui aller plus loin, investir dans la pédagogie, être transparents sur le mode de culture. »

Communiquer, expliquer, montrer

Des quatre ateliers, il résulte trois thèmes déclinés en neuf pistes de travail sur lesquelles les membres de l'AOPn devront plancher dans les années à venir. Le goût, critère complexe et individualisé qui ne se voit pas, a été longuement discuté. Il a été rappelé l'importance du semencier qui commence à travailler ce critère, antagoniste avec le rendement. « Nous avons la capacité d'influencer le goût, concentré dans la matière sèche du produit (5 %), a souligné le producteur Christian Jouno. Mais la qualité a un prix. » Le prix n'est jamais un problème s'il y a une valeur en face, a-t-on entendu. Pour Gilles Bertrandias, directeur général de Rouge-line, la segmentation de l'offre est indispensable : « Nous avons décroché par rapport au 1er   prix puisque l'offre française représente 10 % seulement de ce marché. Il ne faudrait pas que nous lâchions aussi le cœur de marché ».

Le goût, c'est aussi la halte au froid. Les distributeurs nombreux dans la salle (Casino, E. Leclerc, Cora, Carrefour…) ont exprimé leur difficulté d'y parvenir. Mathilde Causse, généticienne à l'Inra, apporte peut-être un début de solution. « Nos essais montrent que les arômes olfactifs, à l'origine du goût, sont restitués en partie après deux jours à température ambiante, affirme-t-elle. Nous pourrions aussi sélectionner des variétés au potentiel olfactif très fort. » Expliquer, montrer, communiquer sont revenus en leitmotiv durant cette journée. De même qu'ouvrir les serres pour humaniser la production aux yeux des consommateurs. Selon Olivier Dauvers, expert de la grande distribution, qui a animé l'un des ateliers, les distributeurs se sont demandés pourquoi la filière se posait autant de questions, l'AOPn Tomate ayant déjà intégré une certaine dose de marketing. En fait, pour répondre aux attentes multiples du consommateur, la filière doit faire valoir les atouts nutritionnels de la tomate, saisir les opportunités des nouveaux modes de consommation et revendiquer fortement l'origine France et ce immédiatement. Garder le cap du développement durable reste le quatrième défi. Une nouvelle charte de production est en préparation (cf. encadré ci-dessous). Riche de ces perspectives, la filière surfe encore et toujours sur son dynamisme.

Les huit engagements de la nouvelle charte de production

Huit engagements sont en chantier et se basent sur l'agroécologie :
• favoriser un écosystème au service de la plante et du fruit
• aller vers toujours plus d'efficience énergétique
• participer au développement économique et social du territoire
• s'adapter au nouveau mode de production, plus durable
• valoriser ses déchets
• œuvrer au bien-être des salariés
• proposer des tomates pour chacun et chacune

La nouvelle charte devrait être opérationnelle en 2017 après avoir travailler sur des indicateurs afin que les avancées soient mesurables et communiquées auprès du grand public. La charte sera révi-sable tous les ans.

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