Prévisions de campagne
L'AOPn Fraise s'attend des volumes en hausse
Suite à la réunion du groupe de contact fraise à Huelva, Xavier Mas, président de l'AOPn Fraise, revient sur les dossiers en cours.
Alors que les premières gariguettes françaises de la saison ont fait leur show sur le Salon de l'agriculture (cf. fld hebdo du 4 mars 2015), l'AOPn Fraise dresse un bilan 2014 marqué par une augmentation du taux de présence de la fraise française plus tôt en saison. La gariguette a eu une dizaine de jours d'avance, avec des premiers volumes confidentiels mi-février. « En raison d'un mois de mars ensoleillé, les cultures ont été assez précoces et le contexte était favorable pour la consommation, précise Xavier Mas, président de l'AOPn Fraise. La mise en place dans les linéaires et le taux de présence ont été satisfaisants. »
Les promos espagnoles ont marqué 2014
Les premières difficultés ont été notées au mois de mai : demande en berne face à des volumes présents, télescopage entre bassins de production. La fraise est entrée en crise conjoncturelle le 15 mai. L'arrivée précoce des fruits d'été (melon du Maroc, pêche/ abricot d'Espagne, cerise française) a provoqué une diminution du facing fraise en rayon.
2014 aura été marquée par des volumes espagnols vendus à bas prix sur les marchés européens (cf. fld hebdo du 30 avril 2014). En mars, la promotion du distributeur Auchan (0,79 € les 500 g de fraises espagnoles) a déchaîné les passions. « Cette action promotionnelle n'a pas eu d'impact sur nos ventes, précise Xavier Mas. Mais j'ai dû réagir car c'est dévalorisant pour le produit fraise en général. Il a une valeur et donc un niveau de prix à respecter. J'ai encore alerté mes collègues espagnols, mais je crains que cela ne recommence cette année. »
En 2015, les volumes de l'AOPn Fraise pourraient progresser de 2,5 %
Marqués par leur dernière campagne catastrophique, les producteurs espagnols ont moins planté, 6 340 ha pour 2015. Malgré cette baisse de 10 %, la fraise ibérique est annoncée à 230 000 t. « Ce fruit est en perte de vitesse en Espagne qui recentre sa stratégie sur la framboise et la myrtille. Elle reste toutefois le premier producteur européen », souligne Xavier Mas. Les volumes italiens devraient se stabiliser à 100 000 t. Côté français, l'AOPn Fraise, qui représente près de 45 % de la production nationale, prévoit 22 000 t (au 23 février), soit + 2,5 %. « Les surfaces sont en progression, précise Xavier Mas. A l'heure actuelle, les bassins Val de Loire et Rhône-Alpes devraient être stables, tandis que le Sud-Ouest et la Bretagne progresseraient. » Les serres continuent leur croissance en France, constate l'AOPn en interne, mais aucune statistique Agreste n'est disponible à ce jour.
Les producteurs européens travaillent sur la reconnaissance mutuelle des phytos
Réunis à Huelva (Espagne) le 18 février, les représentants des producteurs de fraises espagnols, français et italiens sont revenus sur un dossier lancé l'année dernière. Le groupe de contact analyse la disponibilité des produits phytopharmaceutiques dans les pays méditerranéens de l'UE pour la production de fraise afin d'améliorer la procédure de reconnaissance mutuelle. « Cette année, nous avons échangé nos listes de produits homologués, souligne-t-il. A présent, nous devons faire travailler nos administrations respectives. » En France, les marges de progrès existent (PBI, connaissance du matériel végétal). « Mais il faut être conscient qu'on aura toujours besoin, à un moment ou un autre, de l'intervention réfléchie de produits phytos », conclut Xavier Mas.