Production

L’AOP nationale Cerises de France est lancée

AOP territoriale depuis 2009, Cerises de France a obtenu sa reconnaissance d’AOP nationale le 14 décembre dernier. Il est vrai qu’en trois ans l’association a pris du poids. Trois nouveaux adhérents ont rejoint les membres des premiers jours en 2011. Il s’agit du GIE de l’Hermitage, GIE Domaine des Coteaux et Comptoir Rhodanien. Ils s’ajoutent aux adhérents déjà enregistrés, dont certains fondateurs : Domaine de la Crozette, Sica Edelweiss, Paysans du Ventoux, Val de Nesque, Coteaux du Ventoux, Sica Les Bories Sicoly, les Trois Capucins, Vergers d’Anjou, Lorifruits, Califruits, Cancel Fruits et CAFPAS. L’AOP est donc parvenue à sortir de son giron régional et à prendre une dimension nationale. Au total, les seize structures représentent 1 600 ha, 10 000 t de cerises et 800 adhérents. Néanmoins, la plus grande part de la production se situe dans le Sud-Est. Les chiffres issus de l’inventaire verger de l’AOPn montrent en effet que Rhône-Alpes représente 47 % du verger national, dont 34 % pour le seul département du Rhône, suivi du Vaucluse (38 %). Les autres départements dont la taille du verger est inférieure à 10 % sont le Tarn-et-Garonne, la Drôme, l’Ardèche, le Maine-et-Loire et le Gard. Enfin, la Loire, les Bouches-du-Rhône et l’Indre-et-Loire ont des vergers de cerisiers inférieurs à 1 ha. Des chiffres qui démontrent la difficulté de certains départements à rejoindre l’AOPn. Son rôle est défini par Alexandra Lacoste qui en est responsable : « l’AOP se positionne comme l’interlocuteur unique auprès des Pouvoirs publics pour la politique nationale du produit concernant les réglementations nationales et communautaires. Son objectif est de piloter des stratégies d’adaptation de l’offre et de la demande pendant les campagnes de commercialisation et sur le long terme. » D’où des missions qui ne diffèrent pas de celles des autres AOPn. Néanmoins l’AOP Cerises de France devra faire face avec la production à un problème majeur, mis en exergue par Nicolas Benz, président de l’AOPn : « Je ne peux pas occulter la menace de ce nouvel ennemi, Drosophila suzukii, pour lequel il est vital d’obtenir, dès 2012, un moyen efficace de protection. Nous avons avec le syndicalisme alerté les instances gouvernementales de cette problématique et nous sommes dans l’attente d’une solution pour protéger et mener à terme notre récolte. » Le Domaine expérimental La Tapy interviendra sur ce sujet à l’occasion du Miffel 2012.
Catherine Brunner