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Marché
L’ANPP tire la sonnette d’alarme concernant la pomme polonaise

Les producteurs français rencontrent des difficultés à commercialiser certaines catégories de pommes. L’origine polonaise est pointée du doigt.

Les pomiculteurs français se trouvent pris en tenaille entre exportation en baisse et concurrence sur le marché local.
© Philippe Gautier - FLD

L’Association nationale pommes-poires (ANPP) s’inquiète de la présence affirmée des pommes polonaises sur le marché français. « En 2014, la Pologne a perdu le marché russe. Celui-ci absorbait en moyenne 800 000 t de pommes, dont les trois quarts d’origine polonaise. La filière polonaise a réagi en redirigeant ses volumes vers la transformation, pour environ 70 % de ceux-ci. Ce marché de la transformation est porteur. On peut considérer que la consommation locale absorbe entre 500 000 t et 600 000 t. Reste donc, grosso modo, un million de tonnes de pommes qui sont vendues sur le marché européen », explique Josselin de Saint-Raymond, directeur de l’ANPP.

Les prix de la catégorie 2 en berne

Néanmoins, il faut avoir en mémoire que les tonnages de pommes polonaises représentent entre 11 000 et 12 000 t sur un marché français de 800 000 t. Le problème tient moins aux volumes qu’aux conditions de commercialisation. « On en revient aux distorsions au niveau européen : le coût de la main-d’œuvre en Pologne est 75 % inférieur à celui de la France et la pression sur l’usage des produits phytosanitaires est largement moindre que chez nous. Ces conditions permettent au pays d’exporter à bas prix, ce qui réduit les capacités françaises sur les marchés extérieurs : en 2018, sur les marchés export, la pomme polonaise était valorisée à 0,38 €/kg et la française, à 1,10 €/kg. Résultat, entre août dernier et la fin janvier 2019, nos exportations ont reculé de 30 % », poursuit Josselin de Saint-Raymond. Mais, ces différences de prix ont aussi un impact sur le marché français : « Les pommes en catégorie 1 passent à peu près bien sur le marché. En revanche, les producteurs français n’ont plus la capacité de vendre le produit en catégorie 2. Or, pour eux, l’important est de pouvoir valoriser toutes les catégories qu’ils peuvent proposer ». Les pomiculteurs français se trouvent donc pris en ciseaux entre exportation en baisse et concurrence sur le marché local.

Les fraisiculteurs inquiets des arrivages espagnols

L’ANPP et la fédération nationale des producteurs de fruits ont sensibilisé les autres maillons de la filière sur la situation. Celle-ci ne se limite pas à la pomme. En fraises aussi, la fébrilité est de mise face à la présence du produit espagnol sur le marché hexagonal. Le 2 avril, une réunion s’est déroulée à Avignon (Vaucluse), réussissant services de l’État, producteurs et enseignes de distribution pour juguler le début de crise.

Les pommes françaises en catégorie 2 sont en concurrence frontale avec l’offre polonaise en matière de prix.

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