L’Ania réclame le retour de la concurrence réelle sur les prix
“Seul un transfert significatif et généralisé des marges arrières vers les prix de vente sera en mesure de redonner de la souplesse à la négociation commerciale” : Victor Scherrer, président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires) n’y est pas allé par quatre chemins pour expliquer son point de vue sur les relations entre ses adhérents et la grande distribution.
Rencontrant la presse pour donner les chiffres 2003 de la profession, Victor Scherrer s’est prononcé en faveur de la “réouverture du chantier” des négociations après une année 2003 caractérisée par le ralentissement de la hausse des marges arrière, la publication de la circulaire Dutreil et le blocage du dialogue établi entre les industriels et les distributeurs dans la foulée de la recommandation Ania-FCD de 2002.
L’Ania a réalisé une enquête auprès de ses membres sur l’état des lieux et le devenir de ces relations qui lui a permis d’établir une plate-forme de propositions tenant en quatre piliers : transfert des marges arrière vers le prix de vente, établissement d’une facture incluant toutes les promotions (nouveaux instruments promotionnels compris), maintien de l’interdiction de revente à perte et d’alignement, dialogue visant à la suppression des accords de gamme. C’est cette position que l’Ania défendra lors de la table ronde du 3 juin. Pour les industriels alimentaires, la réduction du niveau actuel du SRC (seuil de revente à perte) en dessous de celui du prix de vente serait une solution, décidée par exemple par décret si nécessaire. Dans un autre ordre d’idée, Victor Scherrer s’est prononcé pour la modification de la Sopexa, exempte de la présence des offices et menée par des dirigeants opérationnels.