Expédition
L'Aneefel dénonce les ristournes demandées par l'aval
Les expéditeurs-exportateurs français, qui commercialisent un tiers des f&l produits en France, se sont retrouvés à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour réaffirmer leur place dans la filière.
Avec ses 2 Md€ de chiffre d'affaires, l'Aneefel a revendiqué haut et fort en terres malouines la valeur ajoutée que le secteur apportait à la filière lors de son assemblée générale le 13 mars. L'ensemble des familles de l'interprofession avait répondu à l'invitation. De plus, l'Aneefel a convié Fedepom à participer aux débats et ce n'était pas un hasard. Francisco Moya (Fede-pom) a ainsi souligné qu'« il existe de fortes synergies possibles entre nos deux métiers, et tout particulièrement concernant l'international. Mais l'assurance-crédit, la formation, le trans-port et la logistique ainsi que les aspects sociaux font aussi partie des dossiers où les deux fédérations pourraient l'Aneefel, on considère aussi que renforcer les liens entre les deux familles serait aussi souhaitable. « Il existe des secteurs où, ensemble, nous aurions un impact plus fort », confirme Daniel Corbel, président.
Les expéditeurs de fruits et légumes subissent selon l'Aneefel des ristournes allant de 3 à 10 %.
La table ronde avait pour thème la segmentation des produits. Francisco Moya a expliqué la démarche de la filière pomme de terre : « La segmentation, elle existe ou elle n'existe pas. Elle ne s'invente pas. La chance de la pomme de terre est d'être adaptée à de multiples usages, ce qui a permis de développer une segmentation culinaire et par variété. Mais il y a une limite à tout. Le marketing doit soutenir une stratégie ; il n'est pas une fin en soi. » Pour Georges Daniel (FCD), il est temps de revenir vers plus de simplicité : « On a un peu dérapé dans le nombre de produits segmentés. Voyez le cas de la pomme rouge. Si on doit faire évoluer la segmentation, il faudrait substituer un produit par un autre en phase avec la demande. » Les sujets chauds de la profession ont aussi été abordés. Concernant les relations commerciales, les expéditeurs-exportateurs n'ont pas caché leur mécontentement. « On nous réclame une cascade de ristournes, allant de 3 à 10 %, pour référencer les produits. Ces conventions commerciales nous déplaisent fortement », a martelé Daniel Corbel. L'Aneefel étudie l'opportunité de s'adresser à un cabinet d'avocats. « La FNPFruits et Légumes de France sont aussi de notre côté. Je m'en réjouis. La loi a supprimé les 3R et il y a des opérateurs commerciaux qui ont cherché un moyen plus ou moins légal de mettre en place des référencements plus ou moins factices. C'est une situation intolérable. Car, in fine, c'est le producteur qui devra payer », explique-t-il.