Lamy de la France
C’est quasiment certain : Pascal Lamy devrait être nommé directeur général de l’OMC le 26 mai et ainsi succéder à Supachai Panitchpakdi le 1er septembre prochain. Ancien Commissaire au Commerce, Pascal Lamy était le candidat de la France et de l’Union européenne à ce poste et peut-être même davantage celui de l’UE que celui de la France. Car les relations entre notre pays et le Commissaire n’ont pas toujours été simples. Notamment quand il s’agissait de négociations agricoles. Notre homme laissera aussi sa marque sur le marché mondial de la banane. C’est lui qui a négocié avec son homologue américain de l’époque la solution du tariff only, mettant, en principe, fin à des décennies de brouilles entre l’Europe et les USA. C’est lui aussi qui, juste avant de quitter ses fonctions, a fixé ce tarif unique à 230 € la tonne. C’est dans ces négociations difficiles que Pascal Lamy a gagné sa réputation d’indépendance et sa stature internationale qui en a rapidement fait le candidat le mieux placé à l’OMC. Aujourd’hui la France se félicite de sa future nomination. Et après tout, c’est toujours plus facile d’avoir pour interlocuteur quelqu’un que l’on connaît parfaitement. Mais c’est le seul avantage que nous pourrons en tirer. Car demain à Genève, comme hier à Bruxelles, Pascal Lamy sera avant tout au service de son organisation, et non pas l’ambassadeur de son pays d’origine. On ferait bien de ne pas l’oublier.