Crise sanitaire
L’Allemagne et la Russie lèvent leurs restrictions
L’alerte à la consommation de concombres, tomates et salades en vigueur en Allemagne depuis le 25 mai, a été levée ce vendredi 10 juin, après que les autorités allemandes aient identifié l’origine de la contamination E. Coli qui a fait 31 morts en Europe.
Dans une interview donnée au quotidien allemand Hamburger Abendblatt, la ministre de l’Agriculture allemande Isle Aigner a indiqué que « les indices s’accumulent, faisant penser que des graines germées d’une exploitation de Basse-Saxe pourraient être infectées. » Le directeur de l’Institut fédéral allemand de veille sanitaire (RKI), Reinhard Burger, a confirmé l’information.
Première retombée : l’embargo de la Russie sur les légumes européens va être levé. C’est ce qu’a annoncé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à l’issue d’un sommet Russie-UE à Nijni Novgorod aujourd’hui. « Nous sommes prêts à ce que les livraisons des légumes européens sur le marché russe reprennent avec la garantie des services compétents de l’Union européenne, a confirmé le président russe Dmitri Medvedev. Et, pour cela, très bientôt, des spécialistes de Russie et de l’Union européenne vont mettre au point des certificats qui confirmeront que les légumes fournis à la Russie ne sont pas dangereux. » José Manuel Barroso a indiqué que ces certificats seront envoyés ce vendredi ou samedi au plus tard.
La filière légumière européenne a été très sévèrement touchée par les effets de cette crise ECEH, en particulier l’Espagne, incriminée par l’Allemagne à l’origine : chute vertigineuse des ventes de concombres et de tomates, plusieurs embargos sur les légumes européens, destruction des productions… Les pertes hebdomadaires s’élèvent, selon différentes sources, à 400 millions d’euros, dont 200 millions pour la filière espagnole seule.
Face à la situation, la Commission européenne a réagi en proposant une enveloppe d’indemnisation de 150 millions d’euros lundi dernier, avant de la porter à 210 millions, le 8 juin, suite au tollé des producteurs et de plusieurs pays européens. En particulier, l’Espagne réclame une indemnisation à 100 % des pertes et, en France, Bruno Le Maire demande une compensation « à l’euro près » et « un traitement communautaire pour une crise communautaire » comme il l’a martelé devant les producteurs de concombres venus le rencontrer mercredi, rue de Varenne.