Midi-Pyrénées
L’ail, le produit-phare d’Alinéa-Top Alliance
La solidité de la coopérative Alinéa rassure les producteurs de plus en plus nombreux à la rejoindre.
« Alinéa et son bureau de commercialisation Top Alliance sont des acteurs solides de la filière, gérés par des producteurs pour des producteurs, a rappelé Jean-François Etienne, président de la coopérative, lors de sa dernière assemblée générale, le 31 mai, à Cumont (Tarn-et-Garonne). Notre objectif est de vendre le plus cher possible, en réalisant la plus petite marge possible et, bien que la crise économique ait mis à mal nos projections, nous poursuivons nos investissements sur nos sites de production, afin que ceux-ci soient rationnels et répondent aux normes exigées par la grande distribution en termes d’hygiène et de traçabilité, et nous soutenons nos adhérents pour les aider à passer ces moments difficiles. »
Ce sont surtout les producteurs d’ail blanc de Lomagne qui ont été touchés, l’année dernière, à la fois par une baisse sensible de la consommation intérieure, par la mise en marché de volumes en légère augmentation (1 672 t) et par la concurrence des productions espagnole et chinoise à bas coût. Les quantités d’ail importées de Chine n’ont toutefois pas été très importantes, le pays ayant dû faire face à une pénurie, lorsque les Chinois se sont mis à acheter de l’ail en masse pour se protéger de la grippe A. Les cours ont donc fini par remonter, mais l’ail français avait déjà été écoulé. Chez Alinéa, ce sont ainsi 64 000 € qui ont été distribués aux producteurs, sous forme de complément pour l’ail blanc de catégorie I, d’un calibre de plus de 50, à raison de 0,10 €/kg.
Compléments de prix
« Depuis dix ans, nous reversons chaque année un complément de prix à nos adhérents, précise Hervé Hel, le directeur général. C’est assez atypique dans le milieu et tient au fait que nous possédons notre propre bureau de commercialisation. Nous voulons faire bénéficier nos adhérents d’une juste répartition des gains et cela commence à se savoir. Du coup, nous gagnons des producteurs sur les autres négociants et recrutons de jeunes agriculteurs. Ce résultat est l’aboutissement de dix années de dialogue avec les cultivateurs, de versement de compléments et de dynamisme qui ont fait d’Alinéa-Top Alliance une locomotive dans la filière. »
L’ail rose de Lautrec (851 t) correspond, quant à lui, à un marché de niche bien valorisé. En 2009, le taux de labellisation a augmenté de 15 % (371 t) par rapport à 2008, et le prix de + 0,28 €/kg en moyenne sur toutes les catégories. Le lancement de la grappe Label rouge a très bien fonctionné au national. Près de 46 t se sont vendues, soit 5 % du volume total. Quant à l’ail violet, les volumes livrés sont passés de 90 à 161 t en un an, valorisés autour de 2,50 €/kg.
Au total, la coopérative aura produit 2 837 t d’ail, contre 2 619 t en 2008, ce qui représente 7,51 M€ de chiffre d’affaires, soit 74 % en valeur. L’échalote, en revanche, est en net recul avec 142 t, contre 200 t, ainsi que l’oignon, qui est passé de 162 à 112 t. Alinéa se recentre désormais sur les oignons doux, rouges et blancs, et uniquement produits par ses adhérents.
8 000 m2 de panneaux photovoltaïques
La coop’ a également en projet la construction d’un bâtiment de 1 500 m2 dédié aux plants certifiés, pour compléter son site de Lautrec, où une nouvelle ligne de calibrage a été mise en place (95 000 €), ainsi qu’un système de refroidissement (59 195 €). A Beaumont-de-Lomagne, c’est une peseuse associative (140 000 €) qui a été installée. Les trois sites de conditionnement de la coopérative (Beaumont, Lautrec et Lectoure) font par ailleurs l’objet de travaux de rénovation des toitures, où sont progressivement installés 8 000 m2 de panneaux photovoltaïques. Un partenariat a été engagé avec le fabricant de panneaux Fonroche, à Agen (Lot-et-Garonne), qui finance une partie des installations, dont il revendra l’électricité à EDF. Alinéa exploitera, de son côté, la production issue de ses propres panneaux. Les premiers ont été installés en octobre dernier et devraient être raccordés au réseau le 16 juillet. En contrepartie, la Fondation Fonroche s’est engagée à planter 4 600 arbres au Kenya (un arbre par panneau). Cette opération, qui permettra d’économiser 335 t de CO2 par an, s’inscrit dans la politique environnementale globale d’Alinéa (ISO 14 001, emballages biodégradables, filets recyclables, tri des déchets…), initiée en 2003.