Agriculture bio
L’Agence bio fait le point sur l’évolution du marché bio, sa croissance marque le pas
Après plusieurs années de croissance à deux chiffres, des surfaces en hausse et un nombre d’opérateurs croissant, le bio doit faire face à une nouvelle concurrence, l’agriculture durable.

Pour fêter ses dix ans, l’Agence bio a passé en revue l’évolution de la filière française bio depuis 2001. Les surfaces agricoles ont ainsi plus que doublé pour atteindre les 950 000 ha en 2011. Le nombre d’opérateurs a plus que doublé (35 100 producteurs, préparateurs et distributeurs), avec une augmentation marquée entre 2008 et 2011. Et la filière s’est plus que structurée, au total, sept appels à projets ont vu le jour depuis 2008 apportant leur soutien à quelque 130 groupements de producteurs dans quarante et un programmes d’action. Pour autant, la croissance du bio marque le pas. C’est ce que révèle la dernière étude du cabinet Xerfi annonçant une régression dans les prévisions après cinq ans de progression insolente. Et le dernier sondage CSA/Agence bio souligne une légère régression de la consommation en 2011. En effet, 40 % des Français déclaraient consommer au moins une fois par mois des produits bio contre 43 % en 2010 et même 46 % en 2009. Pour autant, la percée du bio est spectaculaire et son marché atteint près de 4 Md€ alors qu’il ne dépassait pas le milliard dix ans auparavant. Un marché dopé par la GMS qui a étendu massivement sa gamme MDD aux produits bio ces dernières années. Elle concentre aujourd’hui quelque 47 % des ventes bio alimentaires et devrait voir sa part franchir les 50 % à horizon 2015. Mais, selon le cabinet Xerfi, « passée l’ère de la conquête, les distributeurs doivent maintenant fidéliser et rassurer le consommateur. La mue de la GMS ne pourra pas concerner le seul univers des produits bio. Elle doit s’inscrire dans un univers plus vaste englobant le développement durable dans toutes ses dimensions (.) pour apparaître comme des acteurs crédibles sur le plan de la consommation engagée. » Et de rappeler que si la santé, l’environnement et l’éthique ont jusqu’ici porté le marché bio, « il n’est plus le seul à jouer cette partition », faisant référence, entre autres, à Agriconfiance, le label des coopératives.