Demande d'aide pour la filière
L'Afidol propose un plan de soutien oléicole
Des mesures adaptées “aux spécificités de la filière” ont été suggérées au ministère de l'Agriculture.


Suite à la campagne catastrophique pour l'oléiculture française, liée à l'explosion des populations de mouches de l'olivier, l'interprofession a été reçue le 17 décembre par Sébastien Couderc, conseiller du ministre de l'Agriculture pour les productions végétales. L'Afidol a présenté un état chiffré des pertes enregistrées par les différentes familles oléicoles, qui s'est aggravé depuis les premières estimations.
Pour l'ensemble de la filière, les pertes directes s'élèvent entre 31 et 33 M€ en raison d'une récolte réduite à 30 % des volumes moyens. Pour les oléiculteurs professionnels, les pertes de chiffres d'affaires hors taxes avoisineront les 15 M€. Le montant est à peu près égal, 15 à 17 M€ de pertes de marge brute hors taxes pour les ateliers de transformation. Enfin, pour les organisations professionnelles (Afidol, Inao, ODG, organismes de contrôles), le manque à gagner sur les cotisations est évalué à 1 M€.
L'Afidol a proposé au ministère de l'Agriculture un plan de soutien à l'oléiculture dont Olivier Nasles, président de l'Interprofession, a plaidé la cause : « La filière oléicole, si elle est bien aidée, peut se remettre d'une telle crise. Néanmoins, il est certain qu'elle ne se relèverait pas d'un pareil préjudice trop rapproché. » Des mesures adaptées “aux spécificités de la filière” ont été suggérées au ministère. Tout au long de la filière, elles vont des mesures fiscales classiques aux aides directes, aux exonérations de TFNB, ou encore à des prêts à taux zéro. Sur le plan technique, l'Afidol a fait récemment amende honorable, reconnaissant que certains oléiculteurs s'étaient laissé déborder par la mouche « en raison d'une mauvaise application des traitements ou la non-prise en compte des avertissements lancés par le Centre technique de l'olivier. » L'Afidol a fléché des pistes pour contourner les aléas techniques : expérimentation de nouveaux moyens de lutte contre la mouche, information plus performante des oléiculteurs, amélioration et simplification des alertes par SMS, mise en avant de variétés locales indigènes moins attractives pour la mouche, etc. Cependant, les réponses techniques ne seront pas immédiates.
Pour pallier les délais, l'Afidol préconise cinq idées applicables immédiatement. Il s'agit principalement du maintien du diméthoate et la possibilité, les années à risque, de porter la fréquence de traitement d'une à deux applications. L'Afidol demande l'accès au Certiphyto des oléiculteurs semi-professionnels. L'interprofession suggère aussi la prise en compte de la filière oléicole dans le cadre des “filières orphelines” pour permettre les homologations simplifiées de produits. En dernier lieu, elle suggère « la mise en place des contrats assuranciels de type FMSE pour permettre l'accès aux oléiculteurs aux financements pertes de récolte liées à un ravageur comme la mouche de l'olive. » Le dossier est à l'étude au ministère qui doit statuer sur le devenir « d'une filière qui, bien que petite, est structurante en termes économique, paysager et environnemental. »