Consommation
« L’accessibilité ne saurait se passer de valeur ajoutée »
Dans le cadre du dernier Salon Miffel, plusieurs pistes ont été évoquées pour augmenter la place des fruits et légumes dans l’alimentation.
« Les enjeux de la consommation de fruits et légumes sont inférieurs aux recommandations du PNNS,devait indiquer Michel Barnier en préambule à la conférence “Accessibilité aux fruits et légumes” organisée dans le cadre du Miffel. Mais il faut savoir qu’aujourd’hui, 80 % des enfants dans la tranche d’âge de 3 à 17 ans consomment moins de deux légumes par jour et 44 % moins d’une portion de fruits par jour. C’est quatre fois moins que leurs grands-parents et encore plus dans les milieux défavorisés. » L’enjeu sociétal est donc de taille, mais « Quoi, comment, pour qui et avec qui doit-on travailler sur l’accessibilité ?, se demande Jean Sales, président de la commission accessibilité au sein d’Interfel. L’accessibilité est une nouvelle approche basée sur les sens, la découverte, la recherche. Il convient donc de s’y prendre autrement. Les privés, les professionnels doivent impliquer le public. Mais il faut également créer de la valeur ajoutée. Ce serait une erreur de penser que des prix moins élevés contribueront à augmenter la consommation. Dans ce sens, il faut protéger les entreprises de l’amont afin qu’elles s’approprient de la création de valeur (.) Au sein de la commission interprofessionnelle, nous rencontrons des entreprises qui nous proposent de nouveaux projets, soumis à l’aval du ministère de l’Agriculture. Des pistes se dessinent comme la vente à l’unité, la vente en kiosque, l’amélioration des plateaux dans les hôpitaux, les maisons de retraite, etc. », et de conclure : « Le ministre de l’Agriculture a inventé un fruit à la récré, j’aimerais que nous puissions y ajouter un légume à la maison. »
Michel Barnier a dressé le bilan de l’opération : « Nous apportons une portion de fruits par semaine en complément des rations quotidiennes. Près de 50 000 enfants en ont bénéficié. Dans les centres de loisirs, plus de 2 millions d’enfants ont été concernés et nous proposons une formation spécifique au personnel encadrant. C’est une opération intelligente qui a mobilisé de nombreuses personnes venues d’horizons différents et qui devrait monter en puissance avec le co-financement de l’Union européenne. »