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A la recherche d'une variété qui s'exporte loin
L'abricot sur tous les fronts

Allemagne, Italie, Suisse, Belgique, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas et République tchèque représentent les principales destinations du marché français de l'abricot.

Pour des raisons historiques, techniques ou économiques, les sections nationales puis ensuite les AOP Pêches et Nectarines et Abricots ont développé des stratégies diamétralement opposées dans leur recherche de débouchés commerciaux. Pêches et nectarines se concentrent sur le marché intérieur alors que l'abricot mise sur les exportations. « Dans un contexte de stabilisation des échanges, la France reste leader européen des exportations, indique Marie José Etienne de l'AOP Abricots. En 2013, plus de 44 000 t ont été exportées. Ce tonnage représente, d'une année sur l'autre, près d'un tiers des volumes globaux et une moyenne de 30 % de leur activité pour les entreprises adhérentes à l'AOP. »

L'Allemagne reste le premier pays de destination avec près de 25 000 t en 2013, suivie de l'Italie à environ 12 000 t « mais en retrait l'an dernier en volume et valorisation. » La Suisse (qui protège farouchement ses frontières lors de sa période de production) ; la Belgique ; l'Espagne, le Royaume-Uni (« intéressant à travailler pour ses programmes ») et les Pays-Bas (« trois pays où l'Espagne gêne beaucoup la France en début de saison ») et la République tchèque complètent (mais à moins de 5 000 t) le pool des principales destinations du marché français. La position dominante de la France est liée, outre à des relations commerciales historiques comme avec l'Italie, liée à la dynamique de recherche et de sélection variétale abricot que d'autres pays européens n'ont pas su engager. L'Espagne, par exemple, propose maintenant « des variétés françaises » qui sont autant de nouvelles concurrences. Le débat est donc engagé de savoir si l'intérêt de l'abricot français passe par la multiplication de variétés (« sans tomber dans les excès de la pêche ») ou un recentrage sur un panel variétal plus serré.

Trouver le juste équilibre

Sabine Alary, coprésidente de la SIPMM, prône la deuxième solution. « Les acheteurs se calent sur cinq à sept variétés. Point n'est besoin de leur en proposer cinquante. Je pense qu'une gamme variétale composée de six à sept variétés, toutes très qualitatives, doit suffire à alimenter toute la saison. Mais je crois également qu'il faut absolument garder le cœur de saison composé de variétés rustiques. Par ailleurs, ce sont ces variétés qui ont fait la notoriété de la France à l'export et il serait préjudiciable d'aller la perdre avec des variétés modernes et plus fragiles à travailler. » Un des enjeux, précise-t-elle, sera « de garder nos parts de marché sur les précoces face aux Espagnols. Les variétés françaises plantées en Espagne sont une concurrence organisée par les pépiniéristes qui joue en notre défaveur en raison des distorsions des coûts de main-d'œuvre. »

Si les variétés modernes sont susceptibles d'apporter des volumes supplémentaires, il sera donc nécessaire de trouver un juste équilibre entre modernisation/diversification et le “tout planter” pour satisfaire aux aspirations du commerce et de la production. Sabine Alary admet néanmoins, qu'il « est indispensable de trouver une variété qui s'exporte loin. Les Espagnols ont su le faire, nous pouvons y arriver. » Une variété pour gagner de nouveaux marchés, un peu plus éloignés ou à la logistique un peu plus compliquée. « La SIPMM lance, dès cette année, une étude sur les grands flux mondiaux de l'abricot. Elle doit être la base d'études de marché afin de vérifier la faisabilité de nouveaux circuits commerciaux. »

Abricot

Commerce extérieur (de janvier 2013 à décembre 2013)

Durant l'année 2013, le commerce extérieur français de l'abricot a enregistré une baisse des exportations en volume comme en valeur. Pour autant les exportations ont représenté 45 268 t pour 84,64 millions d'euros. Notre premier client reste l'Allemagne (45 % des exportations), suivie de l'Italie, la Suisse, la Belgique et même l'Espagne à hauteur de 3 %.

Répartition des exportations en volume (de janvier 2013 à décembre 2013)

Si l'abricot français est globalement mieux valorisé à l'export que sur le marché intérieur, les opérateurs commerciaux ne s'en détournent pas totalement. « Il ne faut pas oublier que l'abricot est en sous-consommation par rapport à d'autres fruits d'été. Je crois qu'en travaillant l'image d'un fruit snacking, qui de plus peut être consommé salé ou sucré, une voie que je pense prometteuse, nous pouvons gagner des consommateurs supplémentaires. »

A leur intention, l'AOP a lancé une opération en direction du commerce de détail pour laquelle des opérateurs de certains marchés de gros ont choisi l'abricot comme produit pilote. Cette action sera soutenue par une série de spots publicitaires radio. Enfin, à l'intention des professionnels, le guide “Abricot de nos régions” a été réédité.

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