L’abricot et la cerise en situation de “crise conjoncturelle”
Depuis le 26 mai dernier, le SNM publie les cours des fruits et légumes inférieurs de 18 % à l’indicateur de référence.
Avec un indicateur de marché inférieur à 25 % à l’indicateur de référence pendant trois jours consécutifs, l’abricot est le premier produit à entrer en “crise conjoncturelle”. C’est la loi de développement des territoires ruraux qui prévoit la création d’un indicateur de marché pour les fruits et légumes. Cet indicateur est opérationnel depuis le 26 mai dernier (cf. fld hebdo du 31 mai).
Tous les jours, depuis le 26 mai, le SNM publie donc cet indicateur de marché où figurent tous les fruits et légumes dont les cours sont inférieurs de 18 % à l’indicateur de référence (basé sur les cinq dernières campagnes). Quand l’écart dépasse les 25 % pendant plusieurs jours (de trois à huit selon les produits), le produit est officiellement en crise conjoncturelle. L’abricot inaugure donc ce nouveau dispositif. Mais déjà dans d’autres produits, on a frôlé la crise. Le melon a été au-delà des - 25 % pendant deux jours (le 27 mai : - 44 % et le 30 mai : - 28 %) pour redescendre à - 21 % le 31 mai. Le chou-fleur a été au-delà du seuil pendant quatre jours, mais pour ce produit la crise n’est déclenchée qu’après le cinquième jour. Autre produit à tutoyer la crise, la cerise qui a franchi le seuil pendant deux jours.
Une fois l’état de crise conjoncturelle constatée, la balle est dans le camp du gouvernement. Il peut ainsi sanctionner les entreprises qui pratiquent des “prix de première cession abusivement bas”. C’est aussi la situation de crise qui permettra de déclencher, le cas échéant, le coefficient multiplicateur. Mais le décret instaurant ce mécanisme est actuellement en cours d’examen au Conseil d’Etat. Par ailleurs, les entreprises de commercialisation sont invitées à s’engager “à répercuter la baisse des prix de cession […] sur les prix de vente à la consommation”.
Il faut bien le reconnaître, seul le coefficient multiplicateur a un effet réellement contraignant sur les entreprises. Les autres dispositifs reposant sur une base volontaire. Mais la simple publication de l’indicateur de marché a peut-être un effet positif sur la remontée des cours. Après trois jours “anormalement bas”, le cours de l’abricot était remonté le quatrième jour. On trouve la même situation pour le chou-fleur.
Mais comme le SNM n’est autorisé à publier que les cours inférieurs à - 18 %, il est difficile de mesurer l’ampleur des mouvements de prix. Lundi en fin de matinée, l’indicateur de marché du 10 juin ne signalait rien de spécial pour l’abricot. La sortie de crise intervient après trois jours ouvrés consécutifs au cours desquels l’indicateur de marché est situé au-dessus du seuil de - 25 %.
En revanche, le SNM constatait la situation de crise conjoncturelle pour la cerise.