Rhône-Alpes
L'abricot AOP cherche à se repositionner sur les marchés
Confronté à une forte concurrence de l'Espagne et de l'Italie, à un taux de renouvellement faible du verger et à une multiplication de variétés, l'abricot AOP cherche des débouchés.
Le thème de la rencontre “Les rendez-vous de l'arbo” organisée par l'association “fruits plus” au pavillon des congrès de Valence le 15 décembre portait sur “Quelles stratégies pour quels marchés ?” Au cœur de ces rencontres professionnelles qui réunissaient plus de 250 professionnels de la filière sur les perspectives de l'abricot, de la pêche, l'évolution du verger, la performance économique, les nouveaux marchés à l'export, etc. Raphaël Martinez, directeur de la Fédération des fruits et légumes, prestataire de l'AOP Pêches et Abricots, décrit une situation problématique pour l'abricot AOP français : « Le taux de renouvellement du verger en abricots AOP n'est pas suffisant pour entretenir un verger jeune. Les planta-tions, pendant l'hiver 2014-2015, sont en net recul avec un taux de renouvellement de 5,8 % pour la France, de 3,5 % pour Rhône-Alpes et de 7 à 8 % dans le Rous-sillon, le Gard et la Corse. Le verger est vieillissant. Il faut avoir l'ambition d'un taux plus élevé. »
L'abricot AOP français doit aussi se tourner vers la Scandinavie, l'Europe centrale, l'Arabie saoudite...
Autre point négatif pour l'abricot AOP français : le nombre élevé de variétés dans les plantations, soit 76 variétés pour 204 ha (AOPn) et 40 variétés pour 50 ha en Rhône-Alpes « La liste des variétés plantées pendant les hivers 2014 et 2015 est trop large. Cela va créer de la confusion dans l'offre pour le consommateur. Il faut simplifier l'offre et limiter le nombre de variétés », recommande Raphaël Martinez.
L'abricot AOP français va être confronté rapidement à une concurrence forte de l'Espagne et de l'Italie. Les statistiques révèlent que l'Espagne progresse sur des variétés identiques dans une période de production de début de saison en France. Le développement de l'abricot en Italie sur des variétés modernes et proches est une autre source d'inquiétude pour la filière française qui a des difficultés à exporter sur ce marché. Raymond Dienier, expert développement international, suggère de s'intéresser à d'autres marchés : la Scandinavie, l'Europe centrale, le Moyen-Orient, l'Arabie saoudite et d'utiliser des techniques de conservation pour l'export.