FRUITS D'ETE
La tension est à son maximum dans le Sud-Est
Dans le Vaucluse, les agriculteurs (FDSEA et JA) ont lancé hier un ultimatum à la grande distribution. Les enseignes ont 48 heures pour faire disparaître tous les produits d’importation en provenance des pays tiers des rayons fruits et légumes.
« La situation se dégrade de plus en plus, explique André Bernard, président de la FDSEA. Le dernier espoir reposait sur le raisin de table et la pomme, mais déjà d’importantes difficultés se dessinent. En pommes, les chutes des ventes sont en baisse de près de 40% par rapport à la saison dernière et le prix est en recul de 60% par rapport à 2008. En regard de cela, il est inacceptable que certaines grandes surfaces proposent jusqu’à 11 références dont huit en provenance de l’hémisphère Sud et seulement trois références françaises, alors que la nouvelle récolte reste dans les frigos.» Et d’ajouter, qu’en ce qui concerne le raisin, « les prix départ station sont les plus bas depuis ces quatre dernières années et le raisin français peine à trouver sa place parmi les importations. Donc nous exigeons que la grande distribution retire d’elle-même ces produits pour faire place aux productions nationales, sans quoi, nous irons le faire à sa place. À défaut de réactions, nous taperons plus fort »
Les tensions s’exacerbent dans le Sud Est et le mouvement pourrait très bien faire des émules, cet ultimatum ayant été validé par la FNSEA. « Il est évident que nous allons vers un durcissement des actions, a répété le président de la FDSEA 84. Mais si nous n’allons pas vers des positions plus fortes, nous allons tous sauter. Avant de lancer cet ultimatum et de mettre les gens dans la rue, nous avons été reçus une dernière fois en Préfecture pour répéter nos revendications. Il est temps que les Pouvoirs publics fassent pression sur la distribution dont les comportements et les prix sont complètement aberrants. Nous exigeons la mise en avant de l’origine France, tout en garantissant des prix rémunérateurs pour le producteur »
Déjà, la nuit dernière, des agriculteurs des Bouches-du-Rhône sont allés déverser des produits, bloquant toutes les entrées du MIN de Châteaurenard. « C’est un coup de semonces, explique un responsable syndical, car le temps des palabres et les entretiens stériles avec le Préfet de Région est terminé. Je crois que nous allons nous régaler ce week-end. »
Les critiques commencent également à fuser autour des 15M€ accordé au titre des mesures de crise « Ramenée aux surfaces et aux tonnages des 12 produits officiellement en crise, cette aide ridiculement basse représente 155€/ha ou 6,58€/tonne. Loin de compenser les pertes qui s’annoncent. » explique-t-on. L’orage du 15 août approche.