Sud-Est
La tempête dévaste des zones de productions arboricoles
Entre jeudi et dimanche, le ciel s’est abattu sur le Vaucluse. Le vent, la pluie, la grêle ont dévasté de nombreuses cultures.
La cerise – de bouche comme d’industrie – est l’espèce qui a le plus souffert de la tempête qui s’est abattue sur le Vaucluse. « Il est faux de prétendre qu’il n’y a plus de cerises en Vaucluse, explique Nicolas Benz, président de l’AOPn cerise. Certes nous étions au cœur de la récolte et les pertes vont de 30 à 100 % selon les secteurs, pour les cerises les plus mûres. Le Vaucluse sera donc absent des marchés pendant quelques jours, mais après, nous serons à même de fournir des volumes significatifs. » Nicolas Benz poursuit : « je n’avais jamais vu cela, quatre jours de pluies successifs avec un pic à 100 mm en deux jours. Pour l’heure, il n’est pas envisageable de trier les cerises fendues ou en voie de pourrissement. C’est injouable sur le plan économique. » La situation est similaire pour la cerise d’industrie. « Nous allons au-devant de difficultés importantes, alors que nous n’avions commencé à rentrer les cerises que mercredi, déplore Jean-Pierre Cuxac, président de Copebi (Coopérative des producteurs d’industrie). La récolte risque d’être retardée car les machines à récolter ne peuvent pas entrer dans les vergers du fait de précipitations rarement vues dans cette région. D’un premier abord, les variétés de cerises Reignier sont considérablement atteintes, plus que les Napoléon. Nous allons procéder rapidement à des comptages pour estimer le potentiel de cerises abîmées, mais au-dessus de 30 %, c’est intraitable. » Samedi, c’est la grêle qui a frappé le secteur de Cavaillon. « A l’exception d’un ou deux cantons, c’est tout le district de Cavaillon qui a été touché, déclare Robert Delaye de la FDSEA 84. Dans ce secteur, des grêlons gros comme des olives, voire des noix, ont déchiqueté les pommes et les poires. C’est une situation inédite, car des morceaux entiers de fruits ont été littéralement arrachés. Les estimations doivent être affinées, mais dans ce secteur arboricole, certains vergers sont détruits à 100 %. » Le Nord des Bouches-du-Rhône a également été très concerné. « Nous sommes abasourdis par ce que nous avons vu, explique André Boulard, président de la Chambre d’agriculture 13. Des grêlons gros comme des pièces d’un euro qui sont tombés dans les secteurs d’Orgon, Plan d’Orgon (le plus touché), St Andiol et Senas. C’est grave pour les arboriculteurs qui ne peuvent entrer dans les vergers exposés au risque de tavelure. ça l’est également pour les maraîchers qui ont dû arrêter les chantiers de récolte. Je crains beaucoup de problèmes sur les productions de plein champ. »