La tempête Chantal a réduit les volumes de bananes de 30 %
Aucune déclaration officielle n'a été faite quant aux pertes de production mais les opérateurs ont déjà noté un recul de l'origine Martinique sur les marchés d'importation.
Avec des rafales soufflant parfois jusqu'à 120 km/h, la tempête Chantal du 9 juillet a durement touché la Martinique et ses bananeraies (cf. fld hebdo du 17 juillet). Certains producteurs ont tout perdu et on annonçait au lendemain de la tempête la disparition d'un tiers de la récolte. Si aucune déclaration officielle n'est pour le moment venue confirmer ces chiffres, la prise en compte des conséquences du passage de Chantal sur la production de bananes martiniquaises des campagnes 2013 et 2014 s'est avérée une « nécessité ». Dans sa décision n° 2013-035 du 25 juillet, l'Odeadom décrète que le passage de Chantal est reconnu comme « circonstance exceptionnelle ». L'aide communautaire se portera à 129,1 ME dans le cadre des aides Posei 2014 ; et la perte de production en 2014 qui découlera de cet événement climatique sera prise en compte pour les aides 2015. L'enjeu à présent est de répartir de manière équitable ces indemnisations, les producteurs n'ayant pas tous été touchés de la même façon. L'Odeadom, qui prévoit des visites sur place en septembre suite aux contrôles documentaires, a révélé que presque tous les producteurs martiniquais, un peu moins que 400, ont fait parvenir un dossier de déclaration de pertes. Côté commercialisation, le contrecoup de Chantal se fait sentir sur le marché. Aucun retard logistique n'a été noté après la tempête et les problèmes qualitatifs restent limités à quelques fruits grattés au stade mûrisserie.
L'Odeadom a reconnu le passage de Chantal comme « circonstance exceptionnelle » et travaille à la répartition des aides.
En revanche, les volumes martiniquais sont en fort recul : - 30 % par rapport aux années précédentes selon plusieurs sources professionnelles concordantes. La Martinique, qui constituait plus de 20 % des bananes Afrique Antilles les semaines avant le passage de Chantal, n'en représente pour le moment que 13 %. La part de la Guadeloupe, peu touchée, est restée à 9 %. Les bananeraies ont déjà été replantées mais il faut à présent attendre qu'elles rentrent en production. Les opérateurs prévoient un approvisionnement martiniquais déficitaire jusqu'à la fin de l'année. Avec pour répercussion, des prix en vert qui ont déjà commencé à augmenter pour toutes les origines. Le secteur tient à rappeler que Chantal n'a « rien à voir avec l'ouragan Dean » qui, en août 2007, avait détruit plus de la moitié de la production antillaise avec des vents soufflants à plus de 160 km/h. Contacté, l'UGPBAN étudiait activement ce dossier la semaine dernière.