Bretagne
La station Caté, entre compétitivité économique et attentes sociétales
Dans un contexte de raréfaction des deniers publics, la station expérimentale finistérienne poursuit ses travaux sur l'économie des serres verre et la recherche variétale.
La station régionale d'expérimentation Caté à Saint-Pol-de-Léon (Finistère) a tenu récemment son assemblée générale. Le programme Légumes se focalise principalement sur les choux, artichauts, échalotes et tomates. Il représente 70 % du budget de la station (1,6 M€), entre le plein champ (45 %) et la serre verre (55 %). Concernant l'évaluation variétale, elle travaille sur le développement de nouvelles variétés de choux-fleurs tolérantes aux maladies du feuillage – quelques unes sont déjà en culture pour validation – et, depuis 2013, sur la mini-aubergine. Le champignon est aussi dans son périmètre : après avoir travaillé sur le lentin (ou shii-také) avec l'appui de l'Université de Brest et l'Inra de Bordeaux, la station étudie les possibilités de culture de la pholiote des peupliers et du Pleurotus enrygii (pleurote du panicaut). « Notre travail porte sur la recherche de solutions en matière de compétitivité économique et de réponses sociétales, explique Michel Le Roux, directeur. Hélas, les Pouvoirs publics (50 % de notre financement) tendent à privilégier ces dernières. Ce n'est pourtant pas antinomique : réduire l'usage d'intrants par un choix variétal adapté, c'est aussi réduire les coûts et donner de la compétitivité. La situation oblige néanmoins à pratiquer le grand écart entre les attentes des producteurs et un financement essentiellement orienté sur l'environnemental. » La station travaille aussi sur les économies possibles en énergie pour les serres verre. Son action sur les écrans thermiques a permis leur généralisation dans le parc breton. « Aujourd'hui, l'enjeu est la gestion de l'hygrométrie dans les serres, poursuit Michel Le Roux. L'échange thermique avec l'air extérieur offre de bons espoirs de réduire le chauffage des serres car cette gestion de l'humidité par la chaleur représente un tiers de la facture d'énergie. La serre semi-fermée est aussi une piste suivie qui pourrait limiter la présence d'insectes extérieurs, réduire la dépense d'énergie et améliorer les conditions de travail. » Pour l'heure, la Caté a pour projet la construction d'une serre de type “semi-fermée” pour évaluer ses performances. « Il y a un vrai consensus car elle remplit les deux objectifs de la station », souligne Michel Le Roux. L'objectif est de remplacer le bloc de serres expérimentales qui date des années 90.
L'action de la Caté sur les écrans thermiques a permis leur généralisation dans le parc breton.