La Socavam tire la sonnette d’alarme
La ligne des plans d’Orientation Agricoles (POA) n’étant plus abondée depuis plusieurs mois, les producteurs de pommes de la Socavam à Valence d’Agen ont du pré-financer seuls un investissement de près de 2,5 millions d’euros.
“Y a-t-il encore un Etat en France ?”, s’emporte Jean-Michel Baylet. Le médiatique président du Conseil Général du Tarn-et-Garonne précise néanmoins que cette envolée n’a rien d’électoral puisque “nous ne sommes pas en campagne”. L’objet de son courroux est plus terre à terre. L’inauguration de nouvelles installations, déjà en fonctionnement à la station fruitière Socavam de Valence d’Agen, était l’occasion d’alerter les médias et la profession agricole sur un retard inquiétant dans le versement des aides que l’Etat avait pourtant promises.
Une dizaine de producteurs composent la Sica
Jean Abadie est le président de la Sica. Elle regroupe moins d’une dizaine de producteurs qui traitent 7 000 t de pommes au sein de l’OP Syag. Le groupe a investi près de 2,5 millions d’euros (frigos, calibreuse…). L’équilibre du montage repose sur le versement des aides croisées de l’Europe, de l’Etat et des collectivités locales, dont le cumul atteint le maximum admissible de 40 % du montant global. Le dossier, monté par un cabinet privé et instruit le Conseil général du Tarn-et-Garonne, avait reçu l’aval de la part du ministère de l’Agriculture.
Or le déblocage de la participation des autres partenaires du projet (Europe, région, Conseil général, Communauté de communes) est conditionné par le déblocage de celle des POA. Le directeur départemental de l’agriculture s’engage à plaider la cause des arboriculteurs, dans la limite de ses attributions. En cas d’échec, et pour soulager la trésorerie de la Socavam, le Conseil général s’est engagé à anticiper le versement de sa part.