Groupama-Défaillances d’entreprises
La situation économique actuelle n’augure rien de bon pour la filière agroalimentaire
A l’aube de l’application de la loi de modernisation de l’économie, Groupama fait le point quant à la situation financière du secteur, en marge du salon Sial.
A l’occasion du Sial, Groupama Assurance Crédit avait organisé une conférence pour présenter son étude annuelle sur les défaillances d’entreprises et surtout faire le point, car le secteur agroalimentaire n’est pas épargné par la crise économique. « Nous avons pu voir un taux de défaillances plus élevé en agroalimentaire que dans le reste de l’économie », notait Serge Paillaugue, directeur général de Groupama. Et la mise en application de la loi de modernisation de l’Economie (LME) au 1 er janvier 2009 risque d’avoir de fortes répercussions sur le secteur. « La nécessité d’adapter les conditions générales de vente à chaque client ou le raccourcissement des délais de paiement [30 jours pour les produits alimentaires périssables comme les f&l frais, IV e et V e gammes, N.D.L.R.] peut conduire à une fragilisation de certains acteurs de la filière agroalimentaire » , ajoutait Serge Paillaugue.
Pour illustrer son propos, Groupama présentait son enquête annuelle. Ainsi 42 000 entreprises étaient défaillantes, un niveau jamais atteint depuis 1998. Et le 1 er semestre 2008 chahuté par la crise pèse déjà sur le secteur. Quant aux clients des IAA, ils sont confrontés à une contraction de la demande consommateur et traversent une période instable. Pour le secteur des f&l, 2007 a été perturbée par de multiples aléas climatiques, la réduction des volumes n’a pas été compensée par la hausse du prix consommateur et les surfaces sous serre ont régressé. Chez les grossistes, 2007 a été une année décevante du fait d’un été calme et les restructurations se poursuivent sur les Min. Pour les f&l transformés, cette activité est surexposée au risque de défaillance car c’est une conséquence d’un cycle de production très gourmand en capital. D’autant que l’envolée du prix des conserves a fortement pesé sur les comptes d’exploitation. En cette fin d’année, une accélération des dépôts de bilan est redoutée. Et la notion de prix sera encore plus déterminante qu’avant. Car l’agroalimentaire a besoin de fonds de roulement importants pour financer les stocks, aussi la crise du crédit n’augure rien de bon.