Bretagne
La Sica Saint-Pol-de-Léon, vent debout contre la mise en place de l'écotaxe
Solidaire des entreprises bretonnes et de tout ce qui pourrait préserver l'emploi, la coopérative bretonne s'élève contre une taxe dont elle ne voit pas la légitimité.
La Sica Saint-Pol-de-Léon (Finistère) a renouvelé, par voie de presse, son opposition formelle à l'institution de l'écotaxe poids lourds prévue pour janvier 2014. Rappelant que la filière légumière bretonne est le premier client en fret de la région, elle souligne l'impact économique de la taxe dans un climat économique morose. La Sica précise aussi qu'elle ne participera pas à la réunion d'explication sur le sujet que le préfet de région a proposée de tenir à la fin du mois. « Il est quand même assez choquant de s'entendre dire que l'on n'y connaît rien à la logistique alors que, depuis cinquante ans, la Sica s'est engagée à son amélioration en Bretagne, sur fonds privés et au profit des producteurs : plan routier breton, passage du camion bâché au frigorifique, création de Brittany Ferries puis de Brit Air, aujourd'hui Hop !, et dernièrement lancement de Combiwest, dans le ferroviaire... Tous ces exemples montrent notre volonté farouche d'avoir un outil logistique performant pour la Bretagne », explique Jean-François Jacob, secrétaire général de la Sica.
Pour Jean-François Jacob, secrétaire général de la Sica, cette situation met en danger toute velléité de report modal.
A ses yeux, l'écotaxe n'est pas une solution mais un problème supplémentaire. « On nous dit que le consommateur ne peut pas payer, on peut le comprendre. La distribution française ne veut pas payer. Alors, l'idée de génie a été de faire des transporteurs des percepteurs qui se tournent vers les producteurs générateurs de flux à taxer. Quant à l'abattement de 50 % consenti pour la Bretagne, pour nous, compte tenu de toutes les charges, il se réduit dans les faits à 8 % au plus. » Pour Jean-François Jacob, cette situation met en danger toute velléité de report modal. « On pourrait comprendre si derrière cela, il y avait la volonté de développer des outils permettant de trouver des solutions logistiques pour désenclaver la Bretagne. Mais ce n'est pas le cas. Le report modal s'articule autour de deux axes : réduire la part du transport routier et assurer des livraisons à l'heure. En prenant le cas du ferroviaire, c'est moins le nombre de trains qui compte que les marchandises délivrées en temps et en heure par le rail. Mais, hélas, nous avons en face de nous un monde monopolistique qui n'a pas su se réformer », regrette-t-il.