Sud-Est
La Sica Paysans du Ventoux développe le raisin Centennial
Dans le Sud-Est, le raisin Centennial n’a pas encore bonne presse. C’est pourtant avec cette variété que la Sica Paysans du Ventoux compte développer une nouvelle clientèle. « C’est la deuxième année que nous commercialisons cette variété naturellement apyrène. De plus en plus de nos adhérents la plantent et notre potentiel de 50 t cette année devrait tripler d’ici à cinq ans », explique François Rotteleur, directeur commercial de la Sica. Le Centennial est une variété blanche, à grosses grappes et aux grains oblongs, croquants, acidulés mais très sucrés puisque le taux Brix est de 18 minimum, plus petits que ceux de l’Italia. Les pépins sont absents, un caractère obtenu par greffage et non par hormonage. En pleine production, les rendements oscillent entre 20 et 30 t/ha. Dominique Gontard est à la fois producteur et pépiniériste, donc bien placé pour suivre l’évolution de la variété : « J’ai découvert cette variété au Domaine expérimental de la Tapy et j’ai commencé à la planter il y a deux ans. Il est vrai que dans le Sud-Est nous sommes en retard sur le plan technique par rapport au Sud-Ouest, où Centennial est bien implanté. Ici, nous sommes encore un peu hésitants sur certains points techniques. Mais je suis persuadé qu’il faut continuer dans cette voie. Les producteurs l’ont compris et le produit est bien valorisé. En tant que pépiniériste, j’estime qu’il se plante environ 5 ha/an au pied du Ventoux et les demandes sont très nombreuses émanant de l’étranger. » Le problème, c’est que Centennial peine à trouver sa place en rayon, peut-être écrasé par le raisin blanc étranger. « Lorsque je propose des animations/dégustation, les enseignes sont souvent réticentes sur cette variété, déplore François Rotteleur. Je présume que les volumes encore peu significatifs sont un élément rédhibitoire. L’enjeu sera de les convaincre, cela fait partie de la stratégie de la Sica Paysans du Ventoux, en misant sur les enfants très réceptifs à l’absence de pépins. La distribution dans les écoles peut nous y aider. Car il n’est pas question de laisser vendre le Centennial comme un raisin blanc ordinaire...»