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La serre fermée crée des ouvertures

Le renouvellement des constructions et des améliorations de l’existant ont permis une modernisation du parc de serres avec l’apparition de nouveaux concepts, tels que la serre semi-fermée et la serre avec déshumidification active.

LES CONCEPTS DE SERRE FERMÉE ET DE DÉSHUMIDIFICATION ACTIVE concernent la plupart des nouvelles constructions.
© G. DUBON

La surface des écrans thermiques continue d’augmenter. Environ 95 % des serres bretonnes en dispose. Les doubles écrans sont apparus notamment en Val de Loire et dans le Sud-ouest. Le nombre d’exploitations équipées de ballons de stockage d’eau chaude est plus important avec une capacité de stockage plus conséquente... Le parc français de serres s’est donc modernisé sous l’effet de son renouvellement mais aussi grâce aux producteurs qui ont effectué des investissements supplémentaires permettant notamment de réaliser des économies d’énergie. Le Sud-ouest dispose ainsi du parc de serres le plus récent, avec une ancienneté moyenne de 11 ans, contre 14 ans en Bretagne, 20 ans dans le Val de Loire et le Sud-est, et 29 ans dans le Nord-est.

+ 10 kg/m2 de tomates grappe en cinq ans

De nombreuses exploitations ont également mis en place une unité de cogénération. La part des exploitations utilisant un système de cogénération a fortement augmenté, passant de 24 % à 50 % du parc entre 2011 et 2016. « Ce chiffre devrait encore augmenter si tous les projets sont acceptés et menés à terme », commentent les spécialistes du Ctifl (voir encadré page 54). Aussi, la consommation énergétique nationale (énergie combustible + électrique) a légèrement augmenté de 7 %, passant de 297 kWh/m2 en 2011 à 317 kWh/ m2 en 2016, mais les rendements de tomate grappe (principal segment en tomate) ont également progressé. Ces rendements ont augmenté de 10 kg/m2 en cinq ans, passant de 40-50 kg/m2 en moyenne à 50-60 kg/m2 actuellement. De fait, l’efficience de l’énergie utilisée pour la culture ramenée au rendement, qui était de 8 kWh/kg de tomate grappe en 2005, a progressé de 25 % . Elle est aujourd’hui de 6 kWh/kg de tomate grappe une valeur sensiblement identique à celle enregistrée en 2011.

Une meilleure gestion du climat de la serre

L’étude a permis de montrer que de nouveaux concepts de serres apparaissent, telles que la serre semi-fermée et la serre avec déshumidification active. La serre semi-fermée est une serre avec une ventilation dynamique dont l’ouverture des ouvrants est limitée. La serre est chauffée principalement par le vecteur air, grâce à des gaines de distribution de l’air disposées sous les gouttières et/ou des tubes de chauffage d’eau chaude situés dans la végétation, à partir d’eau tiède (température inférieure à 50 °C), ce qui génère des économies d’énergie. Elle dispose également d’un système permettant le refroidissement par « pad and fan » (refroidissement par évaporation), contrairement à une serre classique qui n’en possède pas. Ce type de serre, plus fermé, constitue un atout par rapport à l’entrée de ravageurs, et en fait un argument majeur de développement dans le Sud-est de la France. Le Ctifl a recensé 65 ha de serres semi-fermées au niveau français, soit 6 % du parc, mais elles représentent la majorité des constructions récentes.

Le principe de la déshumidification active permet de déshumidifier la serre avec l’air extérieur par un système de traitement d’air, situé en paroi de serre et connecté à une gaine de distribution d’air sous les gouttières de culture. Le système fonctionne par admission forcée d’air extérieur et/ou par double flux débrayable. Il permet de garder la serre plus fermée et d’éviter le chauffage-aération, consommateur d’énergie, pour gérer l’humidité dans la serre. Le Ctifl a recensé 28 ha de serres avec ce système au niveau français, soit 2,6 % du parc de serres national.

(1) Résultat de l’enquête sur l’utilisation de l’énergie réalisée auprès des producteurs de tomate et de concombre sous serre en 2016 : "Quelles évolutions du parc de serres et des équipements de chauffage en France depuis 2011 ?" Ariane Grisey (Ctifl), Eric Brajeul (Ctifl), Marion Decker. Paru dans Infos Ctifl juillet-Aout 2017

Consommations et dépenses d’énergie

77 % des serristes utilisent le gaz naturel comme combustible principal. Les énergies non fossiles, comme le bois, concernent 14,5 % des surfaces. Mais la surface de serres chauffées par la biomasse n’a pas progressé et est même en légère diminution (-33 ha). En revanche, on constate une progression de serres chauffées à partir de rejets industriels (+47,5 %). Cette source d’énergie, aussi qualifiée d’énergie fatale, chauffe désormais 5,9 % du parc de serres. Cette solution permet de bénéficier d’une source d’énergie compétitive avec un contrat à long terme. Les projets sont toutefois complexes à monter car il est nécessaire de trouver une synergie avec un industriel et d’avoir une surface foncière disponible à proximité. Les exploitations au gaz naturel n’ont souvent pas d’énergie secondaire. Toutefois, un combustible secondaire est nécessaire et présent sur 45 % des surfaces de serres chauffées. Il s’agit majoritairement du gaz naturel (16 %) mais le fioul domestique, le propane et le butane sont toujours utilisés. Enfin, l’électricité est un poste énergétique moins important que le chauffage, même si les nouveaux concepts de serres de type semi-fermé consomment plus d’électricité. La consommation moyenne d’électricité sur les données recueillies en 2016 est de 7 kWh/m2 hors éclairage. Pour ce dernier, les surfaces éclairées sont encore très faibles et représentent moins de 2 % du parc de serres. La part relative des dépenses énergétiques dans les coûts directs de production reste importante et est en moyenne de 25 % en France avec des variations régionales de 17 % dans le Val de Loire à 26 % dans le Sud-Est, des variations notamment liées à « l’effet modérateur » de la cogénération sur le coût du chauffage.

Ce qui a changé en 5 ans

+0,7 ha de surface moyenne des exploitations (surface moyenne 3,9 ha)

+6 % d’utilisation de CO2

+25,5 % de serres équipées d’écran thermique

+13 % de systèmes à deux réseaux de chauffage haute et basse température

+12 % d’exploitations équipées de ballon de stockage (soit 83 % des exploitations)

+131 m3/ha de capacité de stockage (soit 298 m3/ha en moyenne).

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