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Tomate - Bretagne
La segmentation a le vent en poupe

Pour répondre à la demande et mieux valoriser leur production, les Bretons misent sur une offre de plus en plus segmentée. Un effort particulier sera fait aussi cette année sur la qualité et la traçabilité.

En Bretagne l’année 2011, marquée par la crise E. Coli, aura été très dure. Aux pertes directes sur les marchés allemands, russes... se sont ajoutées des baisses de prix sur le marché français, principal débouché des tomates bretonnes. Et la région étant peu précoce et très positionnée sur la fin de saison, l’effet de la crise sanitaire puis de la crise économique se sera fait sentir sur une longue période. En 2012, si Prince de Bretagne est stable (130 producteurs, 200 ha, 80 000 t), les surfaces augmentent un peu chez Savéol (130 producteurs, 243 ha, 81 000 t) et Solarenn (55 ha (+ 6 ha), 23 producteurs, 25 000 t).
La grande tendance est le développement de la segmentation. Chez Savéol, déjà très engagé sur ce créneau (60 % de l’offre en 2011), la segmentation progresse encore en 2012. « Le fait qu’elle ait moins souffert de la crise que la grappe ou la ronde nous conforte dans notre stratégie de gamme large », souligne Philippe Daré, président de Savéol. En 2012, l’opérateur lance une gamme de tomates bio ronde et romaine allongée. Sa gamme Séduction s’enrichit d’un plateau “Trésor de Jardin” associant quatre nouvelles variétés de couleurs et goûts variés et de la Créole, tomate ronde couleur chocolat. Savéol crée aussi la famille Cœur de bœuf, qui regroupe désormais la Cœur de bœuf classique et les variétés Valentino, pointue, et Marquise, côtelée. Et il met en avant deux variétés Saveur de l’année 2012 : la Cœur-de-pigeon rouge et la Torino.

Progression des tomates anciennes et de couleurs
Chez Prince de Bretagne, la segmentation augmente de 50 % et atteint 20 % de l’offre, pour 70 % de grappe et 10 % de ronde. « Même si la grappe reste notre fer de lance, la segmentation répond à une demande et permet une meilleure valorisation », constate Marie Dérédec, chef produit tomate chez Prince de Bretagne. Après avoir testé soixante-dix références depuis 2008, la marque met l’accent désormais sur les tomates cerise, la Cœur de bœuf et les tomates anciennes et de couleurs. Pour accompagner le développement, de nouveaux conditionnements sont proposés en petits fruits, dont une barquette 250 g de mini-San Marzano. La gamme Cœur de bœuf s’enrichit d’un colis carton 3 kg. Et la marque lance plusieurs nouveautés en tomates anciennes et de couleurs : une barquette 1 kg associant six variétés de formes, couleurs et goûts variés dans la gamme Saveurs d’Antan, Saveur de l’année 2012, et une barquette de trois fruits en Noire de Crimée, tomate rose et Green Zebra. « La Bretagne a une carte à jouer sur le créneau des tomates anciennes et de couleurs, estime Marie Dérédec. Le climat convient bien à ces variétés sensibles aux coups de chaleur. Et la technicité nécessaire fait qu’elles séduisent peu le Benelux. »
Chez Solarenn, si l’offre en grappe progresse encore (60 % des volumes, 15 % de ronde), la part de segmentation atteint désormais 25 %. L’organisation se renforce notamment en cerise, cerise allongée et Cœur de bœuf et double ses volumes d’olivette. Après les barquettes flow-pack 400 et 500 g de tomates cerise, elle lance une barquette flow-pack de 250 g en cerise. Un test sera fait aussi avec les Belles d’Autrefois, colis 3,5 kg associant plusieurs variétés de couleurs et goûts variés. Tomate Jouno, qui exploite 16 ha pour le circuit haut de gamme des spécialistes et de certaines GMS, poursuit son développement sur ce créneau. Après les bourriches de 250 et 350 g en cerise rouge ronde et cœur-de-pigeon, il lance une bourriche 1 kg avec anse pouvant accueillir des tomates cocktails, grappe ou des mélanges de tomates de la sélection Potager des 4 vents. Il lance aussi une cocktail allongée, Babycita, disponible en colis 3 kg, barquette et bourriche 1 kg, et une Cœur de bœuf tradition, Sweetcarpacio, fondante, fruitée et non farineuse.

Communiquer et rassurer
La mer reste un thème majeur de communication. Savéol poursuit son partenariat avec Samantha Davis sur un bateau de 18 m, pour le Vendée Globe 2012. Prince de Bretagne s’appuie sur son trimaran 50 pieds et lance un trimaran 80 pieds pour la Route du Rhum 2014. La marque crée aussi 3 000 kits de communication pour la Fête des Légumes Primeurs, une affiche présentant sa gamme, des PLV par variété... Et elle accentue sa présence sur les réseaux sociaux pour cibler des consommateurs plus jeunes. Solarenn renforce ses actions par une communication directe sur ses flow-pack. Et Tomate Jouno lance un kit de communication axé sur le goût et la certification “0 insecticide”, destiné aux magasins et disponible notamment par le biais des réseaux sociaux.
Le développement durable devient aussi un axe de communication important. Prince de Bretagne travaille sur un rapport Développement Durable qui sera présenté en mai. Savéol met en place une ligne de conditionnement permettant d’augmenter la part du carton dans les emballages. Et il investit 2 M€ dans une serre de production de bourdons et auxiliaires, qui lui servira de vitrine et s’accompagnera d’un nouveau logo, Savéol Nature.
Et surtout, l’accent devrait être mis sur la qualité et la traçabilité, les opérateurs s’attendant à un renforcement des demandes sur ces aspects, notamment à l’export. Pour rassurer leurs clients, tous comptent d’abord sur leur notoriété, leurs cahiers des charges, les plans d’analyses réalisés, la certification Agri Confiance. Mais la plupart devraient tout de même renforcer leurs efforts dans ce sens, en développant les certifications (GlobalGap...), en mettant en avant la traçabilité (système Qualnet chez Savéol...) ou pour Tomate Jouno la certification “0 insecticide” qui implique une obligation de résultat. Car s’ils veulent développer le marché français, les opérateurs bretons souhaitent aussi exporter davantage ou au moins revenir au niveau d’avant 2011.

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