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La scarole sur butte paillée en expérimentation

La Sica Centrex à Torreilles (Pyrénées-Orientales) a mis en place des essais de scarole plein champ sur butte paillée pour des assolements s’inscrivant dans de nouveaux systèmes de culture. Une réduction significative de l’IFT a été constatée.

Sur le site de la Sica Centrex, une parcelle de 2 500 m2 accueille une expérimentation "scarole sur paillage biodégradable et arrosage localisé".
© Sica Centrex

Programmée sur la période 2012-2016 et financée conjointement par l’Onema, Dephy-Ecophyto et l’Etat, l’expérimentation "scarole plein champ sur paillage biodégradable et arrosage localisé" cherchait à mettre en place un système de culture basé sur des rotations. Ces itinéraires techniques visent à réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires conformément au plan Ecophyto. Installée sur une parcelle de 2 500 m2 solarisée durant quatre mois après une culture d’artichauts, la première culture de scaroles a été plantée mi-septembre 2012 sur une butte paillée de 20 cm de hauteur et 60 cm de large. Précédemment, le sol a été travaillé sur environ 25 cm. Aucun apport d’engrais n’a été réalisé compte tenu des reliquats de nitrates présents dans le sol. Une gaine jetable de goutte-à-goutte, équipée de goutteurs de 1 l/h tous les 30 cm, a été faiblement enterrée sous un paillage biodégradable noir de 1,4 m de largeur et 12 microns d’épaisseur. Une double ligne de plants en motte carrés est installée sur chaque butte, soit quelques 52 000 pieds/ha. Chaque année, le même dispositif est renouvelé à l’exception d’apports d’engrais (nitrate de potasse) réalisés en 3e et 4e années. Cela a notamment permis de mettre en évidence l’intérêt de la solarisation. La mesure des nitrates résiduels a montré les deux premières années des taux supérieurs à 150 unités, dose maximale pour une culture de scarole.

Un IFT herbicides inférieur à 1

« Dans nos essais, le paillage biodégradable a d’une part permis de confirmer sa bonne tenue tout au long de la durée de la culture et, d’autre part, de réduire considérablement les désherbages qui se sont limités à un seul passage localisé par campagne », explique Cindy Leroy, technicienne en charge des expérimentations maraîchage et diversification à la Sica Centrex. Seuls les inter-rangs ont été désherbés avec des produits de biocontrôle (savon, acide pélargonique…), deux à trois semaines après la plantation les trois premières années. Lors de la dernière année d’expérimentation, un herbicide chimique a été appliqué compte tenu du développement des adventices. « Il est primordial de bien cibler le moment d’intervention qui se situe au stade jeunes plantules pour une bonne efficacité de ces produits. Dans le cas d’adventices déjà développées, le résultat ne serait pas satisfaisant et nécessiterait un deuxième passage », précise la technicienne. Dans l’expérimentation, les désherbages localisés réalisés à l’aide de solutions de biocontrôle ont permis de réduire les Indices de fréquence de traitements (IFT) herbicides à moins de 1. Des niveaux d’utilisation des herbicides identiques ont été constatés chez un producteur du réseau Dephy Ferme qui cultive de la chicorée sur butte paillée. Comme dans le cadre de l’essai, une réduction de l’IFT herbicides à 0,63 a été obtenue chez le producteur grâce au traitement localisé des inter-rangs. « Outre cet effet sur la réduction de l’IFT herbicides, le paillage permet non seulement d’optimiser les apports d’eau et d’éléments fertilisants mais aussi de conserver un sol plus frais », complète Cindy Leroy. A noter également que les apports raisonnés et fractionnés de fertilisation réalisés en cours de culture les 3e et 4e années n’ont pas eu d’effets négatifs sur la culture. Compte tenu des bons résultats en scarole, une nouvelle phase d’expérimentation similaire est en cours sur la culture de céleri sur la période 2016-2018.

Le paillage : un coût non négligeable

Entre 2012 et 2014, les pertes de productions ont été de plus de 20 %. L’amélioration de l’observation des maladies et ravageurs a permis d’affiner le déclenchement des traitements et de réduire les pertes à moins de 10 % les années suivantes, avec des IFT totaux maintenus à un niveau inférieur à 3 en comparaison à celles de l’agriculteur témoin, de l’ordre de 12. In fine, les rendements et le pourcentage commercialisable obtenus dans le cadre de ces essais se sont révélés viables avec des résultats au-delà de la moyenne des agriculteurs locaux les deux dernières années. Il faut néanmoins prendre en considération le coût que représente le paillage. Dans le cadre de ces essais, le paillage biodégradable a représenté une charge de 2 655 €/ha. Pour un paillage classique de 25 microns exigeant un enlèvement après culture, il faut tabler sur 1 505 €/ha. Ces investissements non négligeables se révélent être un frein majeur à leur développement au sein des exploitations.

 

 

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