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La santé, “mère” de toutes les valeurs

Les préoccupations du risque alimentaire sont à la fois les conséquences de la succession de crises (vache folle, E. Coli pour n’en citer que quelques-unes) et l’effet de l’écart, aussi bien géographique que culturel, qui existe entre la fourche et la fourchette.
Pourtant, de là à dire que la défiance et les besoins de rassurance en matière de protection sanitaire ou alimentaire sont issus de ces deux explications paraît réducteur. Il y a relation, bien évidemment. Mais il faut remettre la défiance et le besoin de rassurance dans son contexte : celui du culte de la santé. La société d’hyperconsommation, qui valorise le présent et l’hédonisme, génère dans le même temps la peur de tout et la difficulté à jouir de l’instant. Le souci de soi, l’évitement valorisé des conduites à risques (fumer, boire…), la gamme exponentielle des soins préventifs aux bien portants, notamment, en témoignent.
La consommation structure notre mode de vie et celui-ci est de plus en plus médicalisé : test de dépistage, identification des facteurs de risques, valorisation du changement des comportements alimentaires. Les consommations “Free From/sans” s’imposent comme une tendance lourde : sel, sucre, gras, colorants, pesticides, additifs, conservateurs, lactose, gluten… sont boutés hors de nos assiettes. Le risque de pollution domestique et les campagnes d’intérêt général nous incitent à de nouveaux comportements (aérer les pièces 10 min par jour), à plus de bonnes pratiques – nouvelle ligne de partage entre “le bien et le mal” – (consommer 5 fruits et légumes par jour). La médicalisation modifie notre rapport au corps : on l’alicamente, on le corrige, on le mesure jusqu’à l’obsession(1) (on enregistre ses vitesses de course, ses pulsations cardiaques pour prévenir de ses faiblesses et pour améliorer ses performances). Dans un contexte de montée en puissance de l’individualisme et d’hyperchoix, la santé devient une nouvelle norme, une nouvelle forme de régulation collective.
Plus de prévention, plus de précautions, plus d’informations. La mise à disposition d’informations fournies par les industriels, distributeurs, institutionnels (étiquetage, informations augmentées via les applications mobiles, les sites Internet ou les bornes en magasin, traçabilité) se fait de plus en plus visible. Elle est devenue un argument marketing. Au-delà du “zéro défaut” attendu de la part des consommateurs, l’information “santé” contribue à créer de nouveaux repères.
Plus la recherche médicale s’accroît, plus l’espérance de vie augmente, plus le sentiment de danger et d’anxiété est omniprésent. Ce n’est pas contradictoire. La société tout entière est travaillée par la “valeur santé”. Qu’est-ce qui donne le plus de sens à la vie ? Un récent sondage(2) place la santé (65 %) loin devant l’amour (45 %) et le plaisir (41 %). La santé est la “mère” des valeurs : elle soutient et organise l’univers de la consommation : la nourriture bien sûr, mais également les cosmétiques, l’habitat…

(1) Tendance “quantified self”
(2) NRJ Global/IPSOS (Oct. 2011)

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