Commerce
La Russie menace de fermer ses frontières aux plants européens
La Russie brandit une nouvelle fois la menace de la fermeture de ses frontières aux pommes de terre européennes. Les opérateurs français restent réservés sur une telle annonce.
La Russie pourrait interdire l’importation de plants européens à partir du 1er avril prochain. Les officiels russes ont présenté cette annonce comme « une mesure de réciprocité à l’UE qui interdit l’importation de plants en provenance des pays tiers ». Elle ne concernerait pas « les plants produits dans des conditions stériles à partir de culture de méristèmes ». L’information, publiée dans la presse russe le 20 janvier dernier [et qui tombe à quelques jours de Fruit Logistica, NdLR], n’a été confirmée ni par la DGAL, ni par FranceAgriMer. Les services officiels français ne pourront en effet réagir qu’à partir du moment où la Russie adressera une notification officielle à l’UE, ce qu’elle n’a pas fait pour l’instant. La Russie, qui est devenue en août 2012 le 156e membre de l’OMC après dix-huit années de négociations, possède pourtant un savoir-faire dans le domaine… Les Français, qui exportent quelque 150 à 200 tonnes par an de plants français en Russie, restent donc très prudents. En revanche, les opérateurs néerlandais et allemands, voire polonais, sont principalement visés. Contrairement à la France, les Néerlandais disposent en effet de filiales qu’ils approvisionnent en plants chaque année. La Russie oblige par ailleurs à ce que les variétés commercialisées dans le pays soient inscrites : un processus long et compliqué. Selon Bernard Quéré, directeur de France Obtention, le plant français travaille depuis deux ans à l’inscription de variétés françaises. A ce jour, seul Germicopa est parvenu à en inscrire six dans le pays. Mais on peut imaginer que des industriels français projetant de s’implanter dans le pays auront besoin de variétés adaptées à leurs besoins. La Russie renouvelle en tout cas l’opération menée en 2010 qui interdisait l’entrée de pommes de terre de consommation en provenance de l’UE à la suite de problèmes sanitaires dans des lots envoyés des Pays-Bas. Il semble aujourd’hui qu’ils veulent brandir une nouvelle fois la menace de barrières sanitaires. Les producteurs russes, qui ont un besoin vital de plants cette année, l’entendront-ils de la même oreille ?