Industrie
La « révolution agricole » de Bonduelle est en marche
Le groupe nordiste teste la production intégrée de légumes de plein champ dans huit fermes pilotes de Picardie. La semaine dernière, il a présenté cette opération dans l’une d’elles.
Bonduelle a présenté, le 5 juillet, son programme de recherche visant « à réduire très significativement l’utilisation des produits de traitement par ses 4 600 producteurs français et étrangers ». La manifestation se déroulait à Esmery Hallon (Picardie) dans l’une des huit fermes pilotes chargées de mener ces expérimentations. Le leader mondial du légume transformé veut inciter ses producteurs à passer d’une agriculture intensive à une agriculture intégrée. Plutôt que d’augmenter les doses d’intrants, le groupe affiche sa volonté d’associer des méthodes de lutte biologique, de lutte chimique tout en tenant compte des façons culturales. Ce programme a été mis en place dans une période où l’utilisation de plusieurs molécules vient d’être interdite pour le traitement des légumes de plein champ. « Il préfigure une nouvelle étape dans la vie du groupe. Ce sera une évolution, voire une révolution agricole », a expliqué Christophe Bonduelle. « Cela devrait nous permettre de produire demain des légumes encore plus sains et plus gustatifs, surtout bons pour la santé et accessibles à tous… tout en respectant mieux notre capital terre », a-t-il poursuivi. A ceux qui lui reprochent souvent de n’entrer dans le bio que sur la pointe des pieds, Christophe Bonduelle s’est défendu d’être « un ennemi du bio, qui demeure destiné à une cible de population très marginale prête à en payer le surcoût ». D’un montant d’1,5 M€ et d’une durée de cinq ans (2009-2013), ce programme de rechercher a bénéficié du soutien du ministère de l’Agriculture. Il associe les Chambres d’agriculture de Picardie, deux organisations de producteurs (OPLVert et Expandis) et bénéficiera de la coordination scientifique de l’Inra, de l’Unilet, de la Fredon et d’AgroTransfert. Selon Christophe Bonduelle, son groupe est « le contributeur majoritaire de ce programme qui s’inscrit pleinement dans le plan Ecophyto 2018 ».