Madagascar
La reprise en main de la filière litchis est aujourd’hui une réalité
Les exportateurs malgaches de litchis se donnent les moyens de ne pas renouveler les aléas de la dernière campagne.
La dernière campagne litchis a laissé de douloureux souvenirs dans la mémoire des opérateurs malgaches. La découverte de quelques lots de fruits comportant une teneur de soufre supérieure aux limites imposées par l’UE avait fermé les portes du lucratif marché allemand. Les répercussions furent particulièrement importantes sur le marché européen, qui s’est retrouvé perturbé durablement. Pas question que ce type d’événement se renouvelle pour la campagne qui s’annonce. Le Groupement des exportateurs de litchis de Madagascar (GEL) vient de diffuser un communiqué qui précise les mesures qu’il a prises pour garantir un produit conforme. Celles-ci engagent formellement l’ensemble des opérateurs qui souhaitent exporter les litchis. Le GEL a clairement posé les règles du jeu : les quelque vingt-cinq stations à Madagascar seront obligatoirement agréées par un comité technique compétent avant le début de la campagne. Sinon, elles « seront interdites d’exploitation » souligne le communiqué. Cette nouvelle donne s’appuie sur plusieurs dispositions. Le GEL précise qu’il « bénéficie d’une délégation de pouvoirs des autorités malgaches afin d’organiser les exportations dans le but d’améliorer la qualité des fruits ». Le protocole de soufrage, mis au point il y a deux décennies par le Cirad, sera validé après la recherche d’éventuelles solutions alternatives. Avec l’expertise du centre technique horticole de Tamatave, qui s’est équipé pour renforcer ses contrôles, et l’appui du ColeACP/PIP, il a mis en place un guide sectoriel d’autocontrôle pour la maîtrise de la récolte jusqu’à l’expédition, à partir de la méthode d’analyse HACCP. Un effort est porté sur la formation dans les stations de soufrage et d’emballage ainsi que sur les matériels (extraction du soufre, chambre de fumigation). Le plan prévoit aussi un renforcement des contrôles à l’arrivée des litchis en Europe, avec l’accélération des procédures d’analyse (de soufre). La filière malgache se donne ainsi les moyens d’exporter un litchi conforme, indispensable pour une filière qui emploie des dizaines de milliers de familles sur place.