Provence
La relance du commerce de proximité, un enjeu pour le Vaucluse
Une étude intitulée “Le futur du commerce de proximité” n’a pas fait l’unanimité entre l’Union des commerçants de vaucluse et la CCI d’Avignon.
En matière commerciale, le Vaucluse ne démérite pas de sa réputation. Entre 1994 et 2005, les surfaces commerciales de grande distribution ont progressé de 30 %, passant de 791 180 m 2 à 1 030 430 m 2. Cette progression a été quatre fois supérieure à celle de la population. Par ailleurs, la dépense commerciale en grandes surfaces est supérieure à la moyenne nationale, notamment pour les hypermarchés (47 % vs 35 %).
Par famille de produits, l’alimentaire représente 53 % de la dépense commerciale. Enfin, ce sont les Vauclusiens qui réalisent les ¾ des dépenses, l’autre quart étant apporté par les départements limitrophes (deux tiers) et un tiers seulement par les touristes. Ces chiffres émanent de la CCI d’Avignon et de Vaucluse qui a mandaté une étude sur “le futur du commerce de proximité”. Une étude qui n’a pas fait l’unanimité et le conflit est ouvertement affiché entre l’Union des commerçants de Vaucluse et la CCI. « Nous déplorons la tolérance exagérée de François Marian, président de la CCI à l’égard de la grande distribution. Depuis de nombreuses années, nous demandons un moratoire pour freiner son extension qui n’a jamais reçu de réponse. Aussi, cinq de nos élus ont décidé de quitter les Commissions d’équipement commercial. ».
Nécessité de revitaliser les centre-villes des grandes agglomérations
La revitalisation des centre-villes d’Avignon, Carpentras, Orange, Apt, Cavaillon est donc devenue une nécessité. « Auchan a parfaitement réussi la reconstitution d’un village provençal dans ses galeries marchandes, a déploré un participant au Forum de présentation. L’architecte a seulement oublié d’y installer un cimetière pour le commerce de proximité. » Les préconisations pour redynamiser les centre-villes reposent sur les évolutions sociétales et les attentes du consommateur : papy boom (population concentrée dans les centre-villes), rationalisation du temps, rôle des populations immigrées dans le commerce de proximité, chasse à la mal bouffe, etc. La liste des recommandations prioritaires est longue, comme celle des préconisations des centre-villes. Parmi les plus intéressantes, la création de “manager des centre-villes” force de proposition pour la gestion de l’urbanisme et la politique commerciale assortie de la mise en place de stewards urbains.
Le rapport préconise également, la livraison à domicile, les commerces “multiservices”, l’implantation de grandes surfaces en centre-ville, les parkings relais, leur gratuité, les partenariats avec les fournisseurs, les écoles voire les grandes enseignes.
En ce qui concerne l’animation commerciale des centre-villes, rien de très innovant hormis l’organisation de campagne d’images pour le commerce de proximité.
Quant aux deux derniers volets, concernant l’urbanisme commercial en centre-ville et la qualité de l’environnement commercial en centre-ville, nombre de recommandations relèvent plus de décisions de politiques municipales que de la bonne volonté des commerçants de proximité. Depuis la présentation de ce rapport, le Vaucluse s’est enrichi de 35 000m 2 de grandes surfaces supplémentaires qui vont être bâtis à Cavaillon.