Plants de pommes de terre
La reconnaissance de la FN3PT en AOP attendra la Pac réformée
La filière plants va de l’avant. Elle vient de créer une nouvelle structure regroupant l’ensemble de ses services de recherche. Objectif : pouvoir bénéficier du Crédit Impôt Recherche.
«A près d’un an de la Pac réformée et de l’intégration du plant de pommes de terre dans l’OCM unique, il nous paraît préférable d’attendre la stabilisation du futur cadre communautaire avant de mettre en place un tel dispositif au niveau national », a expliqué Bruno Ferreira, conseiller technique de Stéphane Le Foll à l’occasion de l’assemblée générale de la FN3PT le 11 décembre. Après avoir fait évoluer ses trois établissements producteurs régionaux (EPR) de structure syndicale en OP, il ne restait plus à la FN3PT qu’à se transformer en AOP. Un nouveau statut qui lui permettrait de bénéficier de l’extension des règles et des cotisations. « Nous souhaiterions obtenir un coup de pouce pour en accélérer le processus administratif », plaide Eric Fallou, président de la FN3PT. Mais selon le ministère de l’Agriculture, « un tel changement nécessiterait un dispositif réglementaire national ad hoc qui devra se faire dans le cadre du droit de la concurrence applicable ». Stratégique pour la filière pomme de terre, ce secteur est en effet en plein développement. La FN3PT a renforcé son partenariat avec l’INRA (Innoplant) et mis en place un conseil scientifique « pour envisager les futurs possibles ». Elle a aussi créé une nouvelle structure (RD3PT) qui regroupe toutes ses forces vives de recherche. Présidée par Jean-Charles Quillet, elle s’appuie sur une équipe de 56 chercheurs à temps plein et dispose d’un budget de 5 M€ financé à 75 % par les producteurs. Elle pourra désormais prétendre au crédit d’impôt recherche (CIR) pour le financement de ses projets. Qualifié “Institut Technique Agricole” en décembre 2008, le dispositif de recherche de la FN3PT a demandé son renouvellement pour cinq ans auprès du ministère. Après avis positif de l’ACTA, celui-ci le conditionne au renforcement des synergies avec Arvalis et souhaite voir préciser ses stratégies notamment au regard de son action aux politiques publiques comme Ecophyto 2018. Le plant français représente 17 500 ha, 1 000 producteurs et 450 000 t de tubercules certifiés vendues. En 2010-2011, le secteur a exporté dans 70 pays dégageant une balance commerciale positive de plus de 45 M€. La FN3PT a l’ambition de doubler ce chiffre à l’horizon 2020.