Rencontre nationale Prunes
La prune française met le cap sur le marché mondial
Avec un recul de 18 % du verger en dix ans, et une baisse de la production depuis trois ans, les producteurs de prunes se sont réunis à Moissac pour regarder vers l'avenir.
Pour conquérir le monde, la prune française doit jouer sur les itinéraires de culture et l'affinage post-récolte.
Partagée entre deux types de production, les prunes domestiques (variétés européennes), condamnées à satisfaire le consommateur européen, et les prunes américano-japonaises aux perspectives de conquête du marché mondial, à condition de construire une offre adaptée, la filière française serait prête à relever le défi. Pour Philippe Palezy, président de l'AOP Prune, l'enjeu est à portée de main. Du côté des “domestiques”, la mirabelle a su construire une filière performante en se basant sur les qualités double-fin de la variété, alors que la reine-claude peut s'appuyer sur sa notoriété et répondre aux attentes des consommateurs, à condition d'éliminer de nombreuses variétés. Du côté des américano-japonaises, l'offre variétale est en pleine croissance. Certes, l'Inra a stoppé son programme de recherche en 2002, mais la sélection va bon train à l'étranger, en particulier en Afrique du Sud où tous les grands sélectionneurs de fruits à noyau sont présents. Culdevco, éditeur exclusif des variétés issues du programme conduit par l'ARC (Institut de recherche national sud-africain), propose vingt-sept variétés, et plus de soixante-dix sont en cours d'évaluation. C'est en se tournant vers ces sélectionneurs et éditeurs étrangers, en achetant la génétique pour l'adapter aux conditions de production locales, que la filière française veut construire une offre adaptée au marché mondial. L'association de producteurs PSO (Prune Sud-Ouest) a signé un accord d'exclusivité avec Culdevco. En France, Midi-Pyrénées est le premier verger d'américano-japonaises. Il doit conforter sa place pour s'imposer parmi les leaders européens (Espagne et Italie). La production française a une carte à jouer, en particulier en fin de saison. Pour cela il faut soigner les itinéraires culturaux et les procédures d'affinage post-récolte. La France peut construire des flux commerciaux pour conquérir des marchés lointains. Si le Royaume-Uni (22 %) et le reste de l'Europe (53 %) sont les principales destinations de la prune sud-africaine, le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient sont des marchés en pleine croissance.