La Provence reconnue huile d’olive AOC
Reconnue AOC en octobre 2006, l’Huile d’olive de Provence présente cette caractéristique de couvrir deux produits, liés à deux savoirs-faire particuliers de la Provence : l’AOC huile d’olive de Provence et l’huile d’olive de Provence “olives maturées”. Dans le premier cas, la trituration doit avoir lieu au maximum trois jours après le récolte. Il en résulte des huiles, assez piquantes en fin de bouche, assez ardentes et amères en début de saison, avec un nez peu intense herbacées ou artichaut cru, et des arômes de banane, noisette ou amande.
Dans le second cas, l’oléiculteur doit conserver sa récolte entre 4 et 10 jours avant trituration. L’huile issue d’olives maturées est peu ou pas ardente, sans amertume et caractérisée par des odeurs de sous bois, de fumé ou de chocolat. Le fruité est intense et la bouche ample et pleine. “C’est le premier décret, note Olivier Nasles, président du Syndicat AOC Huile d’olive de Provence, définissant les caractéristiques organoleptiques du produit. Je pense que les autres AOC iront dans ce sens et obtiendront un décret sous 18 mois prenant en compte cette nomenclature.”
Mettre l’ensemble des bassins oléïcoles sous appellations
Avec cette nouvelle AOC, c’est la quasi totalité de la production provençale qui est sous signe de qualité. l’AOC huile d’olive de Provence couvre 464 communes réparties sur sept départements. C’est environ 80 moulins privés ou coopératifs et une trentaine de producteurs qui commercialisent en direct.
Si l’AOC huile de Provence bénéficie en priorité aux zones non couvertes par les AOC Huile d’olive de la Vallée des Baux, d’Aix en Provence et de haute Provence, les oléiculteurs produisant déjà une des AOC citées précédemment auront le choix d’affecter tout ou partie de leurs vergers à la production Huile d’olive AOC, sous réserve du respect des critères qui lui sont propres. Les variétés Aglandau, Salonique, Bouteillan, Cayon sont considérées comme “l’épine dorsale de l’AOC” mais accompagnées d’une liset de variétés principales et de variétés accessoires.
Pour autant, Olivier Nasles, qui est aussi président de l’Afidol, n’a pas fermé le chantier des signes de qualité. “Nous réfléchissons actuellement à la mise en place d’AOC pour les huiles d’olives du Languedoc, du Roussillon et des Cévennes/Ardèche. Si les dossiers aboutissent, l’ensemble des bassins oléicoles seront sous appellations.” Pourtant Olivier Nasles tire la sonnette d’alarme : “Une augmentation de la production d’huile d’olive française est annoncée d’ici 3 à 4 ans. Nous devrions passer de 4 500 t à 6 000 t. Le marché ne pourra absorber toute cette production dont les coûts sont incompressibles par rapport à la concurrence étrangère. » Le lancement de la commercialisation du premier cru de l’AOC huile d’olive de Provence est annoncée pour le 10 novembre 2007.