Sud-Est
La Provence ambitieuse sur la transition énergétique

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, la consommation d'énergies finales par l'agriculture est de 1 % contre 3 % au niveau national. Les émissions de gaz à effet de serre directes par l'agriculture se situeraient autour de 0,3 % contre 20 % pour l'Hexagone. Elle n'échappe pas pour autant aux directives européennes contenues dans le paquet climat/énergie. Pour apporter les corrections nécessaires, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur s'est appuyée sur Climagri, l'outil d'évaluation de l'impact des activités agricoles sur la consommation d'énergies fossiles et le rejet de gaz à effet de serre lancé au niveau national par l'Ademe. Déclinée par territoire, elle est portée par le Conseil régional, la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône, Bio de Provence et le Geres (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités).
La première étape a été d'établir une cartographie des activités agricoles pour chiffrer leurs émissions et définir les priorités d'action. Des experts, élus, associations, syndicats agricoles, conseillers etc., ont été réunis par filière afin d'en déterminer les atouts et les contraintes. Concernant les serres chauffées (essentiellement en tomates), les deux priorités sont le renouvellement du parc de serres et le développement de la cogénération. Pour les légumes, c'est le développement des serres photovoltaïques qui a été identifié comme une action majeure. Lors des résultats présentés à la conférence annuelle de l'Agriculture à Marseille, plusieurs intervenants ont conseillé la plus grande prudence sur ce concept, « par manque de recul ». L'objectif en arboriculture, mais il vaut aussi pour les légumes, est une réduction de la consommation électrique des frigos. Actuellement, 10 % des chambres froides sont bien équipées et ce chiffre pourrait passer à 90 % en 2030.
L'autre préoccupation est la réduction du nombre de traitements, l'hypothèse retenue est une diminution de 25 % en 2020 et de 50 % en 2030. Enfin, des projets d'action transversaux concernent l'optimisation de la fertilisation azotée, la diminution des consommations de fuel, l'amélioration des performances de l'irrigation et le développement de hangars photovoltaïques. Pour répondre à ces plans d'action, la région devra trouver les financements, les techniques et les compétences pour mener ces projets à leur terme.