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Salon de l’agriculture
La profession se montre inquiète des orientations prises par l’Inra

Les professionnels du plant défendent l’association des compétences issues de différents horizons pour maintenir le niveau français de la recherche. Explications.

« La collaboration Inra-Instituts Techniques est un partenariat ancien qui a permis des avancées techniques », a souligné Gérard Corrignan, président de la Fédération nationale des producteurs de plants de pommes de terre (FNPPPT). Il a néanmoins fait part des interrogations de la profession sur les orientations actuelles de l’Inra. C’était à l’occasion des rencontres organisées au Salon de l’agriculture.

Gérard Corrignan le reconnaît : l’Inra a permis la mise en place du schéma de sélection sanitaire des plants de pommes de terre (notamment avec la technique de multiplication in vitro). « De tels soutiens nous ont permis de mettre en place nos stations de recherche appliquée (EPR) », a précisé le président de la FNPPPT. Celles-ci ont permis la production du matériel de départ et beaucoup travaillé sur l’évaluation de la qualité des plants, notamment avec la prise en compte de plus d’une trentaine de parasites.

« L’association entre la recherche publique, les services en charge de la surveillance sanitaire (DGAL et Gnis/SOC notamment) ainsi que les recherches conduites par la profession (FNPPPT et Arvalis) est une source de progrès partagés et de capacités prospectives », a-t-il rappelé. Elle a montré toute son efficacité dans la lutte contre certains « grands parasites et ravageurs comme la pourriture brune. »

Mais aujourd’hui la filière s’interroge sur les orientations prises par l’Inra. Et le président de citer l’ensemble des sujets d’inquiétude : spécialisation et choix thématiques et intérêt moindre pour les questions d’agronomie d’où une perte de la multicompétence et la disparition des ingénieurs généralistes. La FNPPPT constate également que la profession est en train de recruter des ingénieurs et des scientifiques actuellement détachés dans les labos de l’Inra ; elle déplore également que l’on évalue un peu trop les scientifiques sur leur nombre de publications…, « ce qui est très préjudiciable pour l’encadrement des ingénieurs détachés par la profession à l’Inra, a précisé Gérard Corrignan. En publications, comme en innovations, nous sommes jugés sur ce critère-là ». « C’est un critère normal de la recherche », lui a répondu François Houllier, directeur scientifique.

Des pistes existent pour pérenniser le système datant de 1969, estime la FNPPPT. Il s’agit notamment de maintenir des chercheurs sur “des problématiques terrains” tout en revoyant leurs méthodes d’évaluation. « C’est bien de faire des recherches sur le génome, mais il ne faut pas oublier pour autant le lien de ces recherches au terrain,a insisté le président de la FNPPPT en souhaitant que les chercheurs chaussent un peu plus souvent leurs bottes ! ». « On se positionne sur les ressources génétiques. Il est de notre mission de les conserver, de les analyser, de les caractériser, d’en étudier la diversité, bref d’innover tant que ça reste des cibles d’intérêt public et collectif, lui a répondu François Houllier en précisant, on s’arrête au géniteur, puis après on laisse les obtenteurs faire… ! »

Gérard Corrignan a plaidé pour que l’Inra puisse conforter le pôle pomme de terre français en maintenant un réseau de compétences dans de nombreux domaines (pathologie, génétique, physiologie et agronomie), mais aussi en trouvant des complémentarités auprès des pôles universitaires régionaux.

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