Serres et énergie
La production sous serre en pleine révolution
La journée nationale “Serres et énergie”, qui a eu lieu le 20 septembre au CTIFL de Carquefou en Loire-Atlantique, s’est déroulée dans une ambiance très technique et futuriste.
Les participants de la journée “Serres et énergie” ont réussi, en quelques heures, à faire le point sur les données les plus récentes en matière d’économies d’énergie et d’alternatives aux combustibles fossiles. En toile de fond, les augmentations du prix du gaz naturel (+ 56 %). En 2005, selon l’étude “Utilisation rationnelle de l’énergie dans les serres” réalisée par l’Ademe avec le CTIFL, l’Astredhor et l’INH, l’énergie représente 22 % des charges de production. L’investissement dans de nouvelles technologies va sans doute s’imposer, l’optimisation du parc étant une première étape.
« Des alternatives se présentent aux producteurs, a résumé Cédric Garnier de l’Ademe : bois et autre biomasse, rejets thermiques, biogaz, géothermie et pompe à chaleur, changements de variétés, nouveaux matériaux, achats communs d’énergie ou mutualisation de la production de chaleur comme les clusters hollandais Trois clusters existeraient en Hollande dont 1 de 125 ha pour produire tomates et poivrons.. » Henk van Oosten, ancien directeur pour l’innovation des serres aux Pays-Bas, a synthétisé les travaux de recherche hollandais qui débouchent en 2006 sur le premier site pilote : « Les serres peuvent devenir une source potentielle d’énergie renouvelable. Il s’agit de serres fermées, très bien isolées, conçues avec des échangeurs de chaleur efficace et un stockage de l’énergie en aquifère. » En Hollande, on dessine des serres aux formes nouvelles pour mieux capter l’énergie.
La France se focalise sur les économies d’énergie et les besoins de la plante. Le projet Eco serre, animé par l’Inra et le CTIFL, a démarré avec comme postulat “un système intensif peut aussi être durable”. En attendant les retombées de ces travaux (les serres devront se construire à proximité des sources énergétiques appropriées), les producteurs s’inquiètent notamment des modalités intervenant dans les systèmes de cogénération Technique de production d’énergie à partir du gaz pour chauffer les serres, le surplus d’énergie étant revendu sous forme d’électricité. où le prix de l’électricité plafonné rend ce dispositif de moins en moins rentable. Les discussions avec Gaz de France risquent d’être difficiles.