Pyrénées-Atlantiques
La production de piment d’Espelette prend de l’altitude
L’AOC Piment d’Espelette, qui a fêté ses 10 ans l’an dernier, a lancé la 2e édition de son concours grand public de cuisine sur le net.
En deux ans, la production de poudre de piment d’Espelette a pratiquement doublé : 68 t en 2008, 98 t en 2009 et 129 t en 2010. Également sous AOC-AOP, la corde de piment (130 000 unités) connaît un marché stable, tandis que le piment frais reste utilisé sur zone. La présidente du syndicat de l’AOC Piment d’Espelette, Martine Damois, met l’accent sur l’« une des rares filières agricoles à forte progression. Et en deux ans et demi, elle a accueilli un tiers de producteurs supplémentaires ». Aujourd’hui, 150 opérateurs cultivant 150 ha sont réunis dans le syndicat qui « conseille de planter en fonction des commandes ».
Ces producteurs sont indépendants. L’expérience de coopérative Gorria, créée en 2007 pour attaquer l’export, a avorté. Les principaux débouchés restent l’épicerie fine et la restauration. Après une première phase de développement limitée au Pays Basque, puis à Bordeaux et à Toulouse, le marché devient plus national. Et une quinzaine de producteurs commencent à aller à l’export, débouché que Martine Damois estime actuellement autour de 5 % des volumes de poudre.
La tête de pont reste la zone d’appellation : l’opération “Toques & Piment” y cible 43 restaurateurs des 10 communes. La vitrine ouverte deux jours par semaine de mai à novembre au centre d’Espelette, a accueilli 14 000 visiteurs l’an passé (8 000 la première année). La Fête du piment, fin octobre, est un événement touristique majeur. Au chapitre des animations également, un concours amical des meilleures poudres, début novembre. Et sur les 27 poudres en lice au Concours général agricole du SIA, 9 sont revenues médaillées.
Pour mesurer son poids économique, le syndicat a décidé de lancer une étude qui devra préciser chiffre d’affaires, main d’œuvre, impact sur le tourisme, sur l’hôtellerie-restauration, etc.
Enfin, le syndicat pense organiser une rencontre des quatre filières piment-épices européennes sous label AOP, avec les Hongrois (paprika) et les Espagnols.