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Primeurs - Pomme de terre
La primeur pourrait bénéficier de l’appel d’air des pays de l’Est

Le président de la section nationale pomme de terre primeur se montre moins inquiet pour le démarrage de cette campagne primeur, qui voit de nouveaux bassins de production français rejoindre l’organisation économique.

En 2011, la forte demande des pays de l’Est pourrait faire le bonheur des primeuristes et, pourquoi pas, venir effacer les très mauvais souvenirs de ces trois dernières campagnes. « Tout semble indiquer que les stocks de pommes de terre de consommation seront beaucoup moins lourds cette année », avance André Minguy, qui a succédé à Yvon Bocher à la présidence de la section nationale pomme de terre primeur en septembre 2010.

Baisse des Bretons
Producteur à Ploumoguer (Finistère), le Breton reste toutefois prudent. Il convient néanmoins qu’une telle situation pourrait « permettre d’apporter un ballon d’oxygène aux primeuristes au moment de rentrer dans cette nouvelle campagne ». Car, dans la pomme de terre primeur, tout le monde se souvient de la campagne 2009, où les primeurs se sont télescopées avec les “conso”. « Le consommateur avait perdu totalement ses repères. On était en promo permanente », souligne celui qui défend les primeurs à l’interprofession, en ajoutant : « Ce fut une véritable catastrophe pour les primeuristes ! »
André Minguy est producteur laitier, installé en Gaec avec son épouse et ses deux fils (650 000  litres de quota). Sur la centaine d’hectares de cultures, une trentaine est consacrée à la pomme de terre, dont 40 % en primeur. A 30 km à l’ouest de Brest, André Minguy fait partie de ceux qui la produisent sous tunnel plastique, et la commercialisent sous la marque “Primaline”.
Pour lui, il n’est pas question d’arrêter la primeur en Bretagne, même si certaines rumeurs s’en sont fait l’écho. Il dément d’ailleurs farouchement ce “type de bruit”. Pourtant, les deux campagnes désastreuses de 2008 et 2009 ont entraîné une baisse de 35 % des surfaces bretonnes cultivées, les tonnages passant de 11 900 à 8 500 t de 2009 à 2010. Des chiffres à relativiser, puisque la fin de campagne est désormais passée du 31 juillet au 15 août pour certaines zones.
La crise de 2009 a fait réagir : rencontres annuelles régulières avec la grande distribution (« un travail bénéfique en termes de contacts et de perspectives d’avenir »), création d’un nouveau logo dès 2009 (“Primeure de nos terroirs”) apposé sur les emballages et sur les lieux de vente pour une meilleure identification… Les initiatives se sont multipliées. En outre, de nouveaux bassins de production ont rejoint l’organisation : la Camargue a adhéré en 2010 (7 500  t/an) et, tout récemment, l’Alsace (150 ha) a demandé à y entrer en 2011.

Campagne promotionnelle reconduite
La situation des primeurs s’est améliorée en 2010. « Le marché a été fluide mais sans trop d’engouement », souligne André Minguy, pour qui le consommateur a de nouveau retrouvé ses repères. Moins de promotions, des prix en hausse. « En Bretagne, les prix 2010 ont été de 0,48 €/kg en moyenne sur l’année », ajoute-t-il.
Pour cette nouvelle campagne, les efforts marketing vont être poursuivis. Les conventions signées en 2010 avec 7 conditionneurs (parmi lesquels PomAlliance) seront renouvelées. L’effort promotionnel, décidé en 2010 par l’interprofession (460 000 e, incluant le soutien de FranceAgriMer), est reconduit cette année, même avec un budget en baisse de 30 à 40 % !

Clarifier le rayon
Membre de l’interprofession (CNIPT) depuis le 1er janvier 2006, la section nationale primeur y revendique toute sa place. Y a-t-il encore de la place pour la primeur aujourd’hui ? Oui, répond sans hésiter le nouveau président de la section nationale. « D’abord, parce que la “conso” a besoin d’une primeur durant l’inter-campagne, mais aussi parce que le consommateur l’attend chaque année », défend André Minguy. A condition que l’on ne vienne pas le troubler par des promos incessantes, ou par des confusions du genre pommes de terre nouvelles, en lieu et place de la primeur.
« Notre pomme de terre primeur est récoltée à pleine maturité. Elle a une longévité beaucoup plus courte que ses homologues et ne se stocke pas. Récoltée le jour A, elle est mise en rayon le jour B ». Pour André Minguy, voilà ce qui distingue la pomme de terre nouvelle de la primeur. Une différenciation que l’on devrait pouvoir observer jusque dans les linéaires.

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