Production
La pomme entre en campagne à l’Assemblée nationale
Récolte en baisse, excellente qualité, l’ANPP veut séduire le consommateur, appelle à jouer collectif et demande le soutien de l’Etat pour une meilleure compétitivité de la filière.
Le 21 septembre, Jacques Remiller, le président du groupe fruits et légumes de l’Assemblée nationale a reçu l’Association nationale pomme poire (ANPP). Objectif : annoncer le début de campagne de la pomme française et faire le point sur le marché. « Début octobre, le ministère de l’Agriculture a souhaité que l’on utilise le début de la récolte de la pomme pour faire le point, nous parlerons de la LMA et de la contractualisation », a indiqué Jacques Remiller avant de passer la parole à Daniel Sauvaître, le président de l’ANPP (regroupant les deux tiers des producteurs) qui a souhaité attirer l’attention des députés sur le défi de la concurrence. « La filière pomme c’est près de 40 000 ha pour une production estimée à 1,5 million de tonnes. En dix ans, la production a régressé d’un quart alors que nos voisins italiens se sont maintenus. Si jamais nous perdons des parts de marché, se posera forcément la question de l’origine France. Car certains de nos voisins progressent à l’image de l’Allemagne, en particulier en salade, asperge… C’est pourquoi je vous sollicite pour que nous, producteurs, nous soyons soutenus, que nous ayons le pays derrière nous. » Quant à la récolte 2010, elle est en baisse de 5 % par rapport à 2009, « c’est une année jalouse, lance tout de même Daniel Sauvaître, les prévisions ne seront pas tenues (baisse de 6 à 7 %), le calibre est inférieur à ce que l’on attend mais les fruits sont d’excellente qualité. » Et pour la valoriser au mieux, l’ANPP a décidé de communiquer de manière forte (cf. fldhebdo du 7 septembre 2010). « Au-delà des chamailleries avec la distribution, nous avons un enjeu collectif, que la pomme arrive dans les meilleures conditions chez le consommateur et si nous réussissons cela, nous pourrons obtenir un prix rémunérateur pour le producteur », ajoute-t-il.
Par ailleurs, l’Europe tout entière fait face à une production en baisse de 10 % en particulier en Pologne (- 30 %) en raison des conditions climatiques. Cette campagne, les producteurs de pommes français espère que cette baisse de production aura l’effet d’une bouffée d’oxygène après une année 2009 difficile en prix. De son côté, la FNPF « exhorte les premiers metteurs en marché à tenir les prix » et rappelle que « les producteurs de fruits sont l’un des éléments majeurs voire la base de la filière » et rappelle « la bataille pour l’écoulement des fruits à des prix rémunérateurs pour les arboriculteurs doit être le leitmotiv des premiers metteurs en marché ». Quant à la contractualisation, à l’ANPP on estime qu’elle est nécessaire pour la pomme dans certaines circonstances (fabrications spéciales pour les distributeurs, la publicité hors lieu de vente) sur du volume et des prix.