Interprofession
La pomme de terre, un tubercule qui ne connaît pas la crise
La conjoncture est favorable à la pomme de terre alors que subsistent encore quelques fragilités du secteur, que ce soit dans les rayons ou en matière d’exportation.
Bien malin celui qui peut prédire le déroulement de cette campagne. Entamée dans des conditions radicalement différentes de la précédente, elle a de quoi dérouter. Pourtant, la consommation française de pommes de terre poursuit son redressement. Cette hausse marque-t-elle une tendance nouvelle en lien avec la crise actuelle ? Le phénomène est-il ponctuel ou bien s’agit-il d’une tendance de fond ? La table ronde organisée par le CNIPT le 12 décembre a tenté d’apporter quelques éléments de réflexion. Indéniablement, la crise a un impact sur la consommation de tubercules. « Si la pomme de terre se porte bien, c’est qu’elle permet de consommer avec moins d’argent », affirme Pascale Hebel du Credoc. Et celle-ci de souligner qu’après la vague “santé”, le consommateur est entré dans sa période “convivialité, retour sur soi et fait-maison”. Une évolution favorable à la pomme de terre, devenue « un légume refuge quand ça va mal », souligne Sébastien Galland, président de l’interprofession. Les émissions consacrées à la cuisine font “carton plein”. « On va développer encore plus ce type de partenariats », a expliqué Jean-Luc Gosselin satisfait que la dernière campagne publicitaire du CNIPT ait fait mouche. « Notre post-test figure parmi les meilleurs des campagnes alimentaires collectives », a reconnu le directeur du CNIPT. Une consommation en hausse soutenue par une publicité séduisante, des prix fermes… de quoi redonner le moral à toute la filière. Pourtant, des producteurs sinistrés attendent toujours le plan du ministre promis pour le 23 novembre (environ 2 500 ha sont toujours en terre en Nord-Pas-de-Calais). Quant au service qualité du CNIPT, chargé d’observer les lots vendus au détail, il constate de plus en plus de non-conformité (écart de balisage ou d’étiquetage). Reste la question de l’exportation. La dernière campagne a montré notre fragilité dans le domaine. « La désorganisation de l’offre, porteuse de dangers en temps de croissance, devient très dangereuse en cas de tensions », expliquait le président qui n’a pas manqué d’évoquer des pistes de réflexions nécessaires « pour favoriser la contractualisation, une des clés du commerce de demain ».