Transformation
La pomme de terre se transforme de plus en plus en France
Notre tubercule national conserve son attractivité sur le marché français, alors que les échanges en produits finis s’accroissent au fil des campagnes… mais à notre détriment !
Il n’y a plus de frontière pour la pomme de terre destinée à la transformation. Ce qui est vrai dans le porc, le devient désormais pour les descendants de la “papa”. Les transformateurs européens assument ainsi la gestion de leurs risques sanitaires et climatiques en diversifiant au mieux leurs approvisionnements. « Ils ont également pris conscience qu’il existait des bassins plus adaptés que d’autres à des types de produits », note Christophe Rigaud au nom du GIPT. Les chiffres présentés à l’occasion de l’assemblée générale du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de Terre (GIPT) qui se tenait le 13 mars à Paris sont très explicites. En 2006-2007, l’approvisionnement total en pommes de terre des usines françaises (y compris les féculeries de Vecquemont et d’Haussimont) avoisine les 1,2 million de tonnes (+ 9,8 % sur la campagne précédente). L’importation de tubercules est en hausse et représente 22 % (contre 18 %). Dans le même temps, ce sont 429 000 tonnes qui ont été également exportées (+ 7,3 %). « Ce chiffre de 1, 2 Million de tonnes représente le tonnage le plus élevé des dix dernières campagnes », a précisé Christophe Rigaud. Un score exceptionnel qui résulte en partie de la fermeture de l’usine hollandaise de Mc Cain en juin 2006 et du transfert des tonnages vers l’usine de Matougues (Marne). « Car la hausse des fabrications de produits à base de pommes de terre, amorcée depuis la campagne 2005-2006, provient principalement du segment des frites et spécialités surgelées », a souligné Didier Lombart, le président du GIPT. Même embellie côté fécule, où « la reprise amorcée au printemps 2006 est toujours d’actualité », ajoutait le président estimant que « la production française reprenait de la vigueur ! ». Seule exception : les produits déshydratés qui atteignent leur plus bas niveau depuis dix ans. Quant à la production de produits finis, elle s’élève à 592 547 tonnes (+ 60 000 t). En revanche, le déficit de la balance commerciale des produits finis s’accroît, que ce soit en volumes (270 000 t) ou en valeur (- 198 M€). Cette embellie ne dissipe pourtant pas l’inquiétude des transformateurs qui s’interrogent de plus en plus sur la sécurité de leurs approvisionnements. Comment une culture spécialisée pourra-t-elle encore demain être suffisamment attractive pour les producteurs ? C’est tout l’enjeu des prochaines années. Il semblerait que des producteurs aient d’ores et déjà annulé leur commande de plants de Bintje pour s’orienter vers de nouvelles cultures plus rentables…